Toulouse, jeudi, 1 h 30 du matin. Un aérosol explose dans une rame du métro à la station Esquirol, en plein centre-ville, provoquant, parmi une quarantaine de passagers, des pertes de connaissance et des convulsions chez les plus atteints, des quintes de toux et des détresses respiratoires chez les autres.
Ce scénario de pure fiction a permis de tester la réactivité des urgentistes toulousains, vingt mois après l'explosion, le 21 septembre 2001, de l'usine chimique d'AZF.
Dix minutes après le début de l'alerte, les premiers pompiers revêtus d'une combinaison blanche et d'un masque à gaz accouraient sur les lieux, en tout, soixante-dix hommes, avec leur quinzaine de camions, rejoints par les équipes du SAMU, harnachés en bleu, qui trient les blessés. Les spécialistes en décontamination apparaissent enfin dans leur scaphandre orange pour effectuer des prélèvements un peu plus d'une demi-heure après l'explosion.
Les blessés sont déshabillés au niveau supérieur de la station pour les mettre à l'abri de la substance toxique, un produit qui, selon les examens cliniques, pourrait être de type sarin ; les plus valides sont douchés avant d'être transférés à l'hôpital, identifiés par un bracelet à code-barres. Toutes ces opérations ont duré moins d'une heure.
Cependant, si l'ensemble des opérations se sont déroulées en un délai relativement satisfaisant, plusieurs problèmes ont été détectés : « Le message diffusé par le métro envoie dans la nature des gens contaminés. Il faudra donc reformater les annonces en fonction du risque, a commenté le colonel Christian Pizzocaro, responsable des sapeurs-pompiers ; les liens au bas des combinaisons de protection se défont, nous en parlerons au fabricant ; les gants en latex glissent sur les victimes, il faudra quelque chose de plus rugueux ; quant à la communication du terrain vers la préfecture, elle a pris des retards inacceptables. »
Pour sa part, la directrice du poste médical avancé (PMA), le Dr Marie-Cécile Barthet, qui avait géré près d'un millier d'hospitalisations le jour de la catastrophe d'AZF, souligne un détail fâcheux : la station Esquirol est très profonde et les communications radio ne peuvent pas passer.
Directeur médical du SAMU, le Pr Christian Virenque reconnaît, quant à lui, des difficultés médicales, mais il estime que ces « entraînements nous donnent une capacité d'intervention que n'avaient pas nos confrères japonais lors des attaques au gaz sarin ».
Alerte chimique à Toulouse : un test plutôt concluant
Publié le 18/05/2003
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
Ch. D.
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendumedecin.fr: 7336
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature