C'était il y a quelques années, à l'hôpital. Le Dr Oana Predescu est appelée auprès d'un malade qui a les mains bleues. Elle s'attend à voir, peut-être, un patient cyanosé, avec une obstruction cave supérieure. Surprise : le malade est confortablement assis dans son lit et va parfaitement bien. L'explication : son pyjama pourpre tout neuf laisse des traces sur les mains.
Quelques semaines plus tard. Même médecin. A nouveau, un appel pour des mains bleues. Point de pyjama pourpre, cette fois. Pourtant, quand on frotte les mains, le bleu s'en va. La solution n'est pas loin : à la page des sports du journal que le patient a eu en main, une énorme image bleu foncé.
Des années plus tard. Le Dr Predescu est maintenant spécialiste de médecine vasculaire. A ce titre, elle est appelée par le pédiatre de garde auprès d'une jeune adolescente qui, de haut en bas, a les jambes bleu-gris pâle. La couleur des insuffisances vasculaires ; mais la peau est bien chaude et les pouls sont présents. Un geste donne la solution, l'ablation des chaussettes : les chevilles et les pieds sont bien roses. La jeune fille a acheté un jean qui lui a taché les jambes ; malgré ses efforts et des bains chauds, la couleur est restée. Un peu d'alcool sur un coton : diagnostic confirmé.
« BMJ » du 7 août 2004, p. 349.
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