A partir de données empruntées à l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, réalisée en 2000 auprès de 6 970 Françaises âgées de 20 à 59 ans, il a été établi que 41,7 % d'entre elles consomment des boissons alcoolisées au moins une fois par mois. L'usage hebdomadaire et quotidien concerne respectivement 17,3 et 5,9 % des personnes interrogées. Parmi les consommatrices, plus de la moitié boivent un verre par jour, 40 %, 2 ou 3 verres et 7 %, plus de 3 verres. Les deux tiers des 20-24 ans sont des abstinentes, contre 61,8 % des 25-34 ans, 57,3 % des 35-44 ans et 54,2 % des 45 ans et plus. Par ailleurs, 19,1 % se laissent aller à des excès festifs, une fois dans l'année, 2,5 % augmentent leur consommation « lors de moments difficiles », seulement 4 % ont ressenti le besoin de la réduire.
En définitive, observent Cécile Brossard et François Beck, dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (1), « la grande majorité des femmes » boit de façon occasionnelle, voire exceptionnelle. L'alcool, en d'autres termes, reste une affaire d'hommes. L'abus, dans un cadre festif, est fréquent chez les plus jeunes et n'est pas lié à un usage problématique.
En revanche, les femmes ayant des consommations importantes lors de moments difficiles ou celles qui ressentent moins le besoin de boire sont « particulièrement touchées par les phénomènes de violence, quels qu'ils soient, par une grande souffrance psychologique et par un usage régulier de médicaments psychotropes ». Subir des violences et être dépendants de l'alcool sont « étroitement liés ».
Six Françaises meurent chaque mois sous les coups de leur conjoint et une sur dix serait soumise à « une relation de couple qui atteint gravement sa personne, la maintenant dans l'état de dépendance, de tension permanente, voire de peur » (« le Quotidien » du 27 novembre). Parmi les femmes violentées, 13,7 % sont des chômeuses, 12,4 % des étudiantes, 10,4 % des cadres supérieurs, 9 % des employées et 8,7 % des ouvrières, rapporte Violences conjugales - Femmes Info Service.
(1) N° 21/2003.
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