Alcool et cerveau : mieux vaut boire peu que pas du tout

Publié le 09/09/2001
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L ES chercheurs (Kenneth Mukamal et coll., Boston) trouvent dans une population de sujets âgés étudiée que certains sont protégés contre diverses atteintes liées à l'âge, telles que les AVC silencieux ou les maladies atteignant la substance blanche. Mais ils montrent aussi, dans « Stroke » de septembre que l'alcool rétrécit le tissu cérébral, proportionnellement à la quantité absorbée, l'effet s'observant dès les plus faibles consommations.

«  Globalement, nous trouvons que les abstinents présentent le taux le plus important d'AVC et de maladies de la substance blanche, tandis que les buveurs légers à modérés ont moins d'AVC et d'atteintes de la substance blanche », font observer les investigateurs.
Les sujets définis comme de « petits buveurs », c'est-à-dire consommant entre un et six verres pas semaine, présentent moins fréquemment des lésions de la substance blanche que les abstinents stricts ou les buveurs considérés comme « modérés » (consommant une quinzaine de boissons alcoolisées par semaine).
L'étude se distingue par l'attention portée aux buveurs légers et aux AVC asymptomatiques, ce qui contraste avec les observations habituelles, portant plutôt sur les gros consommateurs, ont noté les chercheurs.
Les sujets inclus, tous participants à la « Cardiovascular Health Study » (CHS), ont été soumis à des IRM cérébrales. Ils ont été invités à remplir un questionnaire pour indiquer à quelle fréquence ils buvaient l'équivalent d'un tiers de litre de bière, d'un sixième de litre de vin ou de petits verres de boissons fortes.

Réduction de 41 % des AVC silencieux

A raison d'une quinzaine de verres par semaine, on trouve une réduction de 41 % des AVC silencieux (odd ratio de 0,58) comparativement aux abstinents. Par ailleurs, alors qu'une consommation légère d'alcool est associée à une réduction des atteintes de la substance blanche, une consommation modérément élevée, à l'inverse, augmente ce type de pathologie. Comparativement aux non-buveurs, les buveurs légers ont une réduction de 32 % (odd ratio de 0,68) du risque de présenter cette pathologie.
Dans des travaux antérieurs, ces chercheurs avaient montré que la présence de petites cicatrices au niveau de la substance blanche est corrélée à une altération des capacités intellectuelles et de certaines aptitudes motrices (ouverture d'un loquet, boutonnage d'une chemise). Ils avaient montré que les AVC asymptomatiques et l'atrophie cérébrale sont associés à un déclin des fonctions cérébrales.
Les scientifiques invoquent l'intervention de doses modérées d'alcool sur le LDL-cholestérol ainsi que l'effet antiagrégant plaquettaire.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6963