Des actions simples mêlant sanction et rééducation peuvent diviser par quatre le taux de récidive parmi les automobilistes condamnés pour conduite en état d'ivresse, affirment les promoteurs d'une action expérimentale menée entre 1998 et 2001 dans le Doubs.
Baptisé EVACAPA (évaluation d'une action auprès des conducteurs ayant un problème d'alcool), ce programme d'origine judiciaire est né de la constatation « d'une récidive de 22 % des contrevenants poursuivis pour cette infraction », souligne Isabelle Martin, juge d'application des peines à Besançon. Cela étant, seuls peuvent bénéficier de la rééducation les auteurs d'un accident n'ayant pas causé de blessure ou la mort d'autrui, présentant une alcoolémie inférieure à 2,5 g/l. Bien sûr, les personnes concernées doivent être volontaires et avoir l'accord du juge.
Le système fonctionne en trois temps : comparution devant le tribunal, stage d'un an et nouvelle comparution avec prononcé de la peine. Le programme a concerné 373 conducteurs, dont 91 % d'hommes. Trois groupes ont suivi pendant douze mois trois stratégies différentes : une minimale (remise d'une liste d'alcoologues au contrevenant), une autre fondée sur des entretiens individuels, et une collective comprenant des réunions animées par des professionnels de la santé et des magistrats.
Trois ans après, le taux de récidive a chuté de façon spectaculaire : 15 % dans le premier groupe ont récidivé, 11 % dans le deuxième, et 5,5 % pour le dernier, soit quatre fois moins que les sujets ne suivant pas un stage de rééducation.
L'alcool est présent dans 10 % des accidents corporels et dans un accident mortel sur trois. « C'est un chiffre dur, qui ne baisse pas », fait savoir Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, pour qui une telle expérience « mérite d'être généralisée ».
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