Albertine Sarrazin, pour mémoire

Publié le 24/09/2001

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Livres

Elle est née en 1937, elle est morte en 1967 ; sur ses 30 années de pauvre vie, elle en a passé 8 en prison et elle a écrit 3 romans. Trois livres qui ont suffi à imprimer à jamais son nom dans le paysage littéraire : Albertine Sarrazin.
Une exposition de photos retraçant sa vie a débuté hier et se tiendra jusqu'au 10 octobre (Galerie de l'association « Les Artistes », 54, rue Legendre 75017 Paris) tandis qu'une rencontre autour de son uvre aura lieu demain 26 septembre (à 18 h30 à la Maison des Ecrivains, 53, rue de Verneuil 75007 Paris) ; y participera Jean-Jacques Pauvert qui réédite « L'Astragale » ainsi que la correspondance d'Albertine Sarrazin, tandis que paraît dans le même temps aux éditions Ecriture une biographie de Jacques Layani intitulée « Albertine Sarrazin, une vie ».
Publié en 1965 - chez Jean-Jacques Pauvert qui le réédite aujourd'hui avec une nouvelle préface - en même temps que « La Cavale », son deuxième roman, « L'Astragale » est le récit de la cavale d'une jeune fille de dix-neuf ans évadée de la prison où un vol l'a conduite et qui, dans sa fuite, s'est brisé l'os du pied. Sa route croise celle de Julien, qui deviendra l'amour de sa vie. Il parle comme elle le langage des prisons et va l'aider à échapper aux autorités qui la traquent. De planque en planque, de ville en ville, de rencontre en rencontre, la mineure en cavale lutte au prix de toutes les audaces pour sa liberté. Un étonnant mélange d'argot, de trouvailles poétiques et d'humour ont rapidement fait de cette fiction autobiographique un livre culte.
Chez le même éditeur, on peut aussi relire les « Lettres de la vie littéraire (1965-1967) » d'Albertine Sarrazin, un ouvrage posthume puisqu'il est paru en 1974. Il s'agit de la correspondance que la jeune femme échange, depuis le moment où elle espère la réponse d'un éditeur à celui où elle achève, épuisée par des problèmes de santé, la promotion de son troisième roman, « la Traversière », avec ses « rares proches » : son mari, sa mère de cur et les éditeurs du « clan Pauvert »n nouvelle famille pour celle qui fut reniée par ses parents adoptifs.
Ce recueil, annoté par Josane Duranteau, constitue un document biographique unique, témoignage du parcours d'un écrivain devenu un phénomène médiatique des années soixante.

M. F.