Quatre milliards de francs (610 millions d'euros) dormiraient dans les caisses de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en attendant que les décisions soient prises qui permettront aux projets auxquels ils sont affectés d'aboutir.
Sur les 100 millions de francs (15,2 millions d'euros) donnés en 2000 à l'institution par la mairie de Paris, 4,8 millions seulement (730 000 euros) auraient été utilisés. Le président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP, Alain Lhostis, chargé de la Santé, dénonce cette situation et regrette : « Il y a à l'AP des projets qui datent de sept ou huit ans, pour lesquels les crédits existent, mais qui, faute d'arbitrage et de choix au bon moment, n'avancent pas. Il faut trancher ». La rénovation des urgences et de la radiothérapie de l'hôpital d'Avicenne à Bobigny (Seine-Saint-Denis), la réorganisation de Saint-Antoine à Paris, la construction à Saint-Louis pour 75 millions de francs (11,4 millions d'euros) d'un bâtiment accueillant les grands brûlés... entreraient dans cette catégorie. Et, selon Alain Lhostis, les atermoiements sur tel ou tel projet produisent des « réactions en chaîne ». Quand un hôpital prévoit d'accueillir un service d'un autre établissement où la place libérée est elle-même destinée à une nouvelle activité, on en arrive à ce que les projets en panne de Saint-Antoine empêchent indirectement l'hôpital Rothschild d'ouvrir des lits de soins de suite.
Obtenir 4 000 emplois
Pour son premier combat budgétaire, Alain Lhostis, qui a pris la tête de l'AP-HP à l'arrivée de Bertrand Delanoë à l'hôtel de ville de Paris, enfourche par ailleurs de nouveaux chevaux de bataille. « Je compte, explique-t-il, obtenir pour 2002 des moyens significatifs et rebasés. Pour l'emploi et le progrès médical ». En matière d'emploi, le président de l'AP-HP « ne voit pas pourquoi, avec une masse salariale représentant 10 % du total des hôpitaux, (son institution) recevrait moins de 10 % des créations de postes prévues dans le cadre des 35 heures », soit « au moins 4 000 postes » qu'il souhaite réserver « essentiellement aux soignants ». Au chapitre de l'innovation, Alain Lhostis, qui veut obtenir sa part des 1,5 milliard de francs (230 millions d'euros) dévolus nationalement en 2002 au financement des molécules innovantes, met en garde : « L'AP prend du retard et fait prendre du retard à ses chercheurs. »
L'adjoint au maire de Paris juge enfin nécessaire de « donner un coup de booster à la politique sociale de l'AP-HP ». Dans ce cadre, il voudrait que l'institution examine de près son patrimoine, qui représente au total plus de 18 millions de mètres carrés, dont seulement 4 millions pour les hôpitaux. L'objectif d'Alain Lhostis est de créer davantage de places de crèche pour les personnels de l'AP et de répondre aux demandes de logements. « Il faudrait, annonce-t-il, pouvoir créer 600 logements par an sur cinq ans ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature