Si les triptans ont révolutionné le traitement de la migraine, ils restent inefficaces chez 20 à 30 % des patients et ne traitent que la crise migraineuse. Contre la migraine épisodique ou chronique, Amgen et Novartis ont co-développé Aimovig (erenumab). Ce premier traitement biologique pour la prophylaxie de la migraine est indiqué chez l'adulte ayant au moins quatre jours de migraine par mois. Destiné à être prescrit par des médecins spécialistes, il devrait être commercialisé en France d'ici la fin de l'année 2019.
« L'erenumab est un anticorps monoclonal qui agit sur la physiopathologie de la migraine : il inhibe l'action du CGRP au niveau du complexe trigémino-vasculaire », indique le Dr Isabelle Chouette, directeur médical neurosciences de Novartis France. Il s'administre par injections sous-cutanées (70 mg ou 140 mg) toutes les 4 semaines. Son développement clinique comporte 13 études cliniques impliquant environ 3 000 patients. Les études pivot (phase II et III) concernent un peu plus de 2 500 patients.
Deux études cliniques comparatives, randomisées versus placebo, en double aveugle ont notamment été menées pour Aimovig. La première, d’une durée de 3 mois, a inclus 667 patients présentant une migraine chronique. Le groupe sous erenumab a bénéficié d'une nette diminution du nombre de jours de migraine par mois comparé aux patients sous placebo (- 2,4 jours). Par ailleurs, 40 % des patients sous erenumab ont réduit de moitié leur nombre de crises migraineuses mensuelles.
La deuxième étude a été menée auprès de 995 patients présentant une migraine épisodique. Elle a montré une diminution significative du nombre de jours de migraine par mois en faveur de l'erenumab. À l’issue de l'étude, 50 % des patients sous erenumab ont divisé par deux le nombre de crises migraineuses mensuelles. « Ces deux essais cliniques ont bénéficié d'une étude d'extension montrant une efficacité maintenue sur un an. L'erenumab a provoqué peu d'effets indésirables : réaction au site d'injection, constipation, spasmes musculaires, prurit », affirme le Dr Chouette.
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