Les Américains séropositifs et traités par saquinavir devraient cesser d'utiliser des supplémentations à base d'ail. Une étude présentée sur le site de la revue « Clinical Infectious Diseases » montre que, en présence d'ail, les taux sanguins de l'antiprotéase décroissent environ de moitié.
Pour débuter leur travail, Stephen C. Piscitelli et coll. ont traité 9 volontaires séronégatifs pendant 3 jours par saquinavir. Le taux sanguin de l'antirétroviral a été mesuré à ce terme. Le traitement a été poursuivi en y associant la prise de deux comprimés d'ail par jour. Un nouveau dosage a mis en évidence une baisse des concentrations sériques de 51 % en moyenne, avec un maximum à 54 %. Pendant 10 jours, un sevrage des deux substances a été instauré, suivi de 3 jours de saquinavir. A ce terme, le taux sanguin d'antiprotéase était 35 % plus faible qu'avant toute consommation d'ail. Montrant un effet persistant de l'inhibition.
Les séropositifs traités par antirétroviraux se supplémentent afin de traiter, ou tout au moins de faire régresser, l'hypercholestérolémie liée à leur traitement. Un effet connu de l'ail.
L'interaction relevée entre les deux substances serait liée à une voie métabolique commune impliquant le système enzymatique CYP450, sans que les auteurs puissent la préciser davantage. Ils ne peuvent également prévoir si l'efficacité de la trithérapie serait affectée. Quoi qu'il en soit, ils déconseillent formellement la supplémentation chez les patients traités en monothérapie par le saquinavir. Il n'est, enfin, rien dit de l'utilisation de l'ail dans l'alimentation.
« Clinical Infectious Diseases » Electronic edition, 3 décembre 2001.
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