De notre correspondant
Réduction des risques, diffusion de matériel d'injection à usage unique, programmes de prévention localisés et ciblés, accompagnement social des toxicomanes, l'association Ruptures, installée depuis six ans sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon, appliquent une conception « communautaire » de la santé et de la prévention. Et sur tous les fronts.
Dans le petit monde régional des associations du secteur sanitaire, elle est non seulement connue, mais reconnue. A la fois pour le franc-parler de ses dirigeants et pour le sérieux et l'originalité de ses pratiques.
Ruptures vit de subsides publics (Etat, Villes de Lyon et de Rillieux, Ensemble contre le SIDA) et l'une de ses missions est de gérer pour les personnes toxicomanes de la région lyonnaise, ou qui sont de passage, voire aussi pour leur entourage, un lieu d'accueil où elles peuvent faire une halte, se reposer, se laver, nettoyer leur linge, passer un coup de fil : un lieu d'accueil tout simple et une aide au quotidien très concrète, de celles qui valent bien mieux que tous les longs et beaux discours.
L'accueil des femmes
L'association lyonnaise vient d'être honorée par le prix Tremplin des Laboratoires Schering-Plough, doté de 75 000 F, qui récompense chaque année un programme original ou une action de santé publique novatrice : il s'agit en l'occurrence de l'action imaginée par une animatrice de prévention et une infirmière de l'association, qui ont décidé, parce qu'elles avaient décelé un besoin, de s'attacher plus particulièrement aux femmes toxicomanes.
Leur expérience, baptisée Parenthèse de femmes, menée en partenariat avec le Planning familial, consiste à proposer aux personnes toxicomanes, une fois par semaine, des séances de psychomotricité, de sophrologie, de soins esthétiques. C'est une occasion d'aborder avec elles d'autres thèmes de discussion comme la sexualité ou la contraception. Cette activité a d'ailleurs bénéficié d'un financement spécifique d'Ensemble contre le SIDA.
Le prix servira à financer tout une série de produits féminins (matériels gynécologique, de manucure, de couture, etc.), ainsi qu'à l'édition d'une plaquette d'information sur la prévention. Deux associations de la région parisienne, Proses, à Bagnolet, et E-EmotionArts, à Nanterre, ont elles aussi été distinguées par le laboratoire.
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