L’ASSOCIATION Vivre Avec dispose d’un service pour les personnes touchées par le cancer destiné à faciliter l’accès aux prêts bancaires et à l’assurance-crédit. Grâce au 0.821.21.80.08, ligne ouverte de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures, quatre cabinets de courtage d’assurance et des médecins spécialistes bénévoles aident les refusés des crédits bancaires ou les candidats, guéris d’une tumeur maligne ou en rémission, à débroussailler leur cas et à trouver une solution adaptée. «A quoi sert d’apporter des soins efficaces aux malades, si, pour la société, ils ne sont jamais guéris. Au nom de quoi les progrès de la médecine» ne seraient-ils «pas pris en compte?», interpelle Régine Goinère, présidente de Vivre Avec, créée en 1990.
Atteinte par la maladie depuis seize ans, Régine Goinère vient de gagner, avec son numéro de téléphone Indigo, la première manche d’un combat «contre la double peine», c’est-à-dire le refus de prêt qui entraîne une «exclusion absurde».
Quatre années de mise en oeuvre de la convention Belorgey, qui s’adresse aux personnes touchées par le cancer ou d’autres pathologies comme le sida, ont démontré ses insuffisances et son inefficacité, estime l’association. Mal connu des professionnels eux-mêmes, le dispositif, rarement présenté aux candidats au prêt, s’est révélé fréquemment d’un coût insupportable et les réponses aux questions posées parvenaient souvent trop tard, notamment pour les prêts immobiliers.
Dans le cadre du 0.821.21.80.08, «on fait jouer la concurrence», affirme François Bunel, courtier d’assurances expert à la Mission interministérielle de lutte contre le cancer. Plusieurs compagnies d’assurances, comme AGF, Aviva ou encore Generali, sont déjà partenaires de l’initiative, soutenue par la Ligue contre le cancer, l’Institut national du cancer (Inca) et le groupe Roche, qui a permis de valider ou de mettre à l’étude plus d’une centaine d’affaires. Chaque dossier bénéficie d’une expertise médicale approfondie sur une évaluation du risque réel. La Ligue déplore, à cette occasion, que les taux effectifs de guérison soient à ce point méconnus. Tous cancers confondus, la survie relative à cinq ans est de 69 % chez les femmes et de 50 % chez les hommes, précise-t-elle ; elle est de 89 % pour les cancers du sein et de 81 % pour la prostate.
«Une femme sur trois et un homme sur deux seront à un moment de leur vie confrontés au cancer», souligne pour sa part le Pr David Khayat, président de l’Inca. Mais, ajoute-t-il, «après le cancer, pour plus d’une personne sur deux, la vie continue». Aujourd’hui, quelque deux millions de Français ont été atteints et sont guéris d’une tumeur maligne, tandis que 800 000 autres vivent avec la maladie. Et ces chiffres, qui vont augmenter, «concernent une proportion importante de personnes jeunes».
* L’Institut Curie fait savoir qu’il a conclu un partenariat avec la société Swiss Life, qui propose une nouvelle « assurance emprunteur » conçue pour les personnes ayant eu un cancer. Une plate-forme téléphonique (0825.015.931) leur est ouverte, quel que soit l’établissement où ils ont été soignés.
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