L’agression à main armée dont a été victime une médecin généraliste trentenaire dans un cabinet médical aux Mureaux (78) continue de soulever une vague d’émotion et d’indignation dans le corps médical.
Les marques de soutien à cette jeune femme médecin se multiplient tandis que les professionnels de santé de cette ville (et des environs) ont décidé de fermer symboliquement leurs cabinets vendredi prochain 1er février et de débattre avec la population sur la sécurité des lieux de soins.
Une affichette intitulée « Rencontrons-nous » a été distribuée dans les pharmacies, les cabinets médicaux et certains espaces publics. Très choquée, la jeune généraliste a fait savoir qu’elle ne voulait plus exercer dans cette commune.
La peur au ventre
Souhaitant lancer un « signal d’alarme », la CSMF Jeunes médecins condamne à son tour cette « agression honteuse » et fait le lien avec le refus des jeunes de s’installer dans certains quartiers. « Le sentiment d’insécurité est la principale raison qui rebute les jeunes à s’installer en zones sensibles, expliquant l’état catastrophique de la démographie médicale et de l’accès aux soins dans certaines zones ou départements entiers comme la Seine-Saint-Denis, fait valoir le syndicat. Les jeunes ne souhaitent pas gagner davantage, ni travailler moins, ils désirent simplement pouvoir exercer leur métier sans avoir la peur au ventre. Les dernières propositions démographiques émanant du ministère de la Santé semblent donc ici totalement déconnectées de la réalité. »
Plusieurs syndicats médicaux ont également réclamé la distribution de boîtiers d’alerte à tous les praticiens libéraux exerçant dans les zones sensibles.
Main courante
L’Union française pour une médecine libre (UFML, qui fédère les médecins pigeons) annonce pour sa part qu’elle va créer sur son site (sous une quinzaine de jours) une rubrique « violences et agressions », où tout médecin pourra témoigner spontanément des agressions physiques ou morales subies lors de son exercice. Objectif : mettre à disposition des professionnels une sorte de « main courante » préalable à un « observatoire national des violences ».
Chaque année déjà, l’Ordre des médecins publie de son côté les résultats de son Observatoire pour la sécurité des médecins. En 2011, cet observatoire a reçu 822 déclarations d’incidents contre 968 en 2010 et 592 en 2009. Les médecins généralistes sont les principales victimes. Les vols, le vandalisme et les agressions physiques diminuent légèrement mais les insultes et les menaces demeurent monnaie courante.
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