Partenaires depuis 1997, les Prs Robert Moulias, Jean-Marie Léger et les Laboratoires Sanofi-Synthélabo ont conduit les enquêtes OCEAAN (Observatoire des conduites diagnostiques et thérapeutiques dans les états d'agitation et d'agressivité vus à l'échelle nationale), sous l'égide de la Société française de gériatrie et de gérontologie et de la Société de psychogériatrie de langue française.
Ce programme comporte deux volets : une enquête épidémiologique destinée à analyser les manifestations cliniques des états d'agitation et d'agressivité des sujets âgés (EAASA) en médecine de ville, et une étude en institutions et maisons de retraite.
Bien que répandus, ces troubles du comportement relèvent d'une prise en charge très variable selon l'environnement du malade et encore mal codifiée.
Une souffrance importante
Néanmoins, ils constituent un motif fréquent d'hospitalisation ou d'institutionnalisation. Il semble que le point clé qui permette de mieux comprendre la problématique des états d'agitation et d'agressivité des sujets âgés est de considérer qu'il s'agit de personnes malades exprimant une souffrance importante.
La fatalité du vieillissement n'aboutit pas à ces états chez des personnes âgées bien portantes. Par conséquent, leur prise en charge doit procéder des mêmes principes que ceux qui régissent les autres pathologies : interrogatoire (éventuellement de la famille), examen clinique, recherche d'un facteur déclenchant physique ou psychologique, mise en place d'un traitement.
Menée entre 1999 et 2001 auprès d'environ 800 patients dans 66 institutions, OCEAAN II a mis en évidence une prévalence de 77,5 % pour au moins un symptôme d'EAASA. Les plus fréquents sont l'agressivité verbale, l'agitation physique et les modifications du comportement verbal. Si les deux tiers des individus présentent un symptôme démentiel, on retrouve d'autres pathologies préexistantes à cet état : état dépressif ou anxieux, diabète, déshydratation..., avec, dans plus de 60 % des cas, un facteur déclenchant identifiable, le plus souvent un stress psychosocial (déménagement, décès du conjoint). Les conséquences somatiques sont importantes (anorexie, chutes, prise irrégulière des médicaments, mesures restrictives telle la contention, exclusion...). Seuls 55 % des cas font l'objet d'un traitement, le plus souvent un neuroleptique, le tiapride (Tiapridal), qui possède une AMM spécifique pour l'indication des états d'agitation du sujet âgé.
Des actions de formation pour médecins et soignants
Parallèlement à ces enquêtes, le programme OCEAAN propose différentes actions de formation à destination des médecins et du personnel soignant. Ainsi, un film sur la journée d'une aide-soignante en institution a obtenu le grand prix du jury au 12e Festival de la communication médicale à Deauville.
Une meilleure évaluation de ces troubles devrait être facilitée par la mise à disposition d'une nouvelle échelle de diagnostic et de dépistage des états d'agitation et d'agressivité élaborée par le comité scientifique du groupe OCEAAN et actuellement en cours de validation.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Sanofi-Synthélabo France avec la participation des Prs Robert Moulias (université Paris VI, Pitié-Salpêtrière) et Jean-Marie Léger (faculté de médecine de Limoges) et de Daniel Gérard, directeur médical des opérations Système nerveux central, Sanofi-Synthélabo France.
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