«FORCE est de constater que la pression artérielle systolique et diastolique s'élève avec l'âge, avec la prévalence atteignant 40% après 65ans, mais il ne s'agit pas d'une nécessité biologique dans notre espèce. La prévention primaire repose sur l'intervention dès l'enfance afin d'habituer les jeunes enfants à des apports sodés modérés», estime le Pr P. F. Plouin. L'accent est donc désormais mis sur la pression pulsée, qui est le reflet de la rigidité des gros troncs artériels et serait un meilleur prédicteur des complications cardio-vasculaires chez le sujet âgé.
De nombreuses études ont montré qu'il importe de connaître le profil tensionnel de chaque patient pour pouvoir adapter la thérapeutique, ce qui incite à utiliser des moyens d'automesure pour pouvoir dépister les « HTA masquées » (chiffres tensionnels normaux au cabinet médical mais supérieurs à 135/85 mmHg en automesure) ; en effet, ces HTA masquées se rencontrent dans 10 % de cas chez les hypertendus âgés de plus de 60 ans.
Comme l'a rappelé B. Waeber (Lausanne), les conséquences de la préhypertension (le terme remplaçant la PA normale haute), correspondant à une PAS comprise entre 120 et 129 mmHg et/ou une PAD entre 80 et 89 mmHg, ont été récemment signalées par plusieurs publications. Il est apparu que les sujets souffrant d'une préhypertension ont une microalbuminurie (le marqueur de risque cardio-vasculaire et rénal pas toujours assez pris en compte) deux fois plus élevée que celle chez les sujets normotendus ; et que leur plaque athéromateuse au niveau des coronaires est plus importante. D'après les données rapportées par B. Waeber, les patients initialement atteints d'une préhypertension ont un risque augmenté d'évoluer vers l'HTA ; environ la moitié en quatre ans.
La question se pose de savoir si la prévention pharmacologique est efficace dans le cas où des mesures hygiéno-diététiques sont insuffisantes. Un élément de réponse grâce à l'étude TROPHY qui avait pour objectif de comparer le groupe recevant le candersartan cilexetil (8 mg/j) versus placebo : au terme de deux ans, le nombre de patients qui ont développé l'HTA était moindre dans le groupe de candésartan cilexetil que celui dans le groupe placebo (respectivement 208 versus 240) et la différence était toujours significative à quatre ans.
Cholestérol, bas risque et haut risque.
En ce qui concerne la réduction de l'hypercholestérolémie permettant de diminuer l'incidence des événements cardio-vasculaires, il ne faut pas perdre de vue qu'il n'existe pas « une petite dyslipidémie », mais plutôt le bas risque et le haut risque, par exemple après l'infarctus du myocarde et en cas de diabète : malgré un LDL cholestérol modérément augmenté, ce profil lipidique est considéré chez les diabétiques comme hautement athérogène. La place des statines utilisées à faibles doses est recommandée au premier rang et plusieurs études sont en faveur de la supériorité de la rosuvastatine par rapport aux autres statines, en termes de pourcentage de réduction du LDL cholestérol et d'élévation du HDL cholestérol.
La prévention de la coronaropathie et des AVC chez les hypertendus repose en premier lieu sur l'identification de sujets à haut risque cardio-vasculaire, tout en intégrant de nouveaux concepts, mais aussi en choisissant une stratégie thérapeutique adaptée au cas par cas, prenant toujours en compte le rapport bénéfice/risques.
Symposium AstraZeneca dans le cadre des 17es Journées européennes de la SFC.
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