Agent de stérilisation, un métier enfin reconnu

Publié le 26/04/2014
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La 36e édition des Journées nationales d’études sur la stérilisation hospitalière s’est déroulée cette année dans la cité champenoise de Reims les 9 et 10 avril. Au programme, la reconnaissance du métier d’agent de stérilisation, devenue aujourd’hui une réalité.

Annoncé comme un défi du CEFH, en 2009, lors des 31es journées de stérilisation à Marseille, le titre professionnel d’agent de la stérilisation a été enregistré au registre national des carrières et publié au Journal officiel en février 2011. Un an plus tard, un bac pro, construit dans le cadre de la rénovation de l’enseignement professionnel hygiène, propreté, environnement (MHPE), a été publié au JO par arrêté le 17 juillet 2012.

Les Journées nationales d’études sur la stérilisation hospitalière ont été l’occasion de faire l’état des lieux après trois ans d’existence du titre et de la première année d’existence du bac pro. Pour le premier, le Centre académique de formation continue (Cafoc) de Midi-Pyrénées, qui est le centre certificateur, a présenté des chiffres en expansion continuelle. Plusieurs voies d’accès sont possibles : la première, qui a permis de conforter la nécessité de ce titre, est celle de la validation des acquis par l’expérience (VAE) : elle est aujourd’hui prépondérante. Une illustration a été faite par un agent certifié de l’AP-HP. La deuxième, mise en place initialement au sein du Cafoc Midi-Pyrénées en 2012, est la formation initiale ouverte à des personnes soit en reconversion, soit en recherche d’emploi.

Nombre de sessions en hausse constante

Cinq sessions ont été réalisées : trois à Toulouse, deux à Marseille, une à Lyon et cinq sont annoncées d’ici à la fin d’année dont deux d’entre elles sur deux nouvelles régions : Bretagne sud et Ile-de-France. Une approche par apprentissage vient de aussi de débuter au sein du campus Veolia Nord. Une autre démarche, par contrôle continu, est déployée au sein de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) en lien avec le Greta PCA. Enfin, une voie dite « courte », permet à des agents en activité dans une unité de stérilisation de valider certains modules du référentiel au travers de stages agréés du CEFH suivis dans les trois dernières années.

450 agents formés à terme

À ce jour, 201 agents sont certifiés, et les perspectives à fin 2014 laissent envisager que le cap des 450 sera dépassé. Le public concerné est très multiple, avec des propensions plus particulières pour les personnels travaillant déjà dans le secteur de la production culinaire, ou encore en blanchisserie. Le Cafoc Midi Pyrénées dans le traitement et le suivi des dossiers est très performant (maximum 48 heures pour traiter un dossier). À la vue de cette rétrospective, il est évident que l’objectif initial n’était pas une vue de l’esprit, mais bien une attente du secteur de la stérilisation comme prôné depuis plus de trente ans par le CEFH. La mise en conformité de l’activité de stérilisation au CHU de Toulouse, au-delà de la réalisation d’une unité centralisée, a été une opportunité pour aboutir à ce résultat, lié à l’opiniâtreté à la fois de son pharmacien et de son équipe d’encadrement, et de l’accompagnement du Cafoc. N’oublions pas aussi l’engagement fort de la direction de l’établissement. Très vite l’AP-HM lui a fait écho de la même façon.

Des filières du bac pro dans toutes les académies

De son côté, le bac pro a pour objectifs de préparer des personnes vers des emplois dans trois domaines : le nettoyage en zone à risques, la propreté et le nettoyage en milieu ordinaire et les services de stérilisation hospitaliers ou industriels. Sa mise en œuvre a débuté à la rentrée scolaire 2013-2014. Une enquête conduite par l’inspection de l’éducation nationale, à l’initiative de l’Association française de stérilisation montre que cette filière est présente dans toutes les académies, sauf en Poitou-Charentes. L’offre actuelle est couverte par 56 lycées, dont 3 privés, et 6 centres d’apprentissage.

Selon la structure, les effectifs vont de 5 à 24 élèves. La formation des enseignants de ces sections s’appuie sur une session théorique de 20 heures aux bonnes pratiques de stérilisation dispensée en ligne (en 2013, 106 enseignants en ont bénéficié), complétée par un stage en milieu hospitalier de durée variable de 3 à 10 jours. Pour les élèves, l’enseignement de stérilisation est abordé dès la première pro, avec 3 à 8 h hebdomadaires, auxquelles s’ajoutent au moins 4 semaines par an en entreprise.

L’information sur ce bac pro et ses débouchés est à faire dès la troisième, avec la mise en place d’un partenariat avec les établissements hospitaliers. Ce soutien par les professionnels est clairement attendu de la part des enseignants.

Certification et Bac pro deviennent ainsi des voies d’accès privilégiées pour les personnels travaillant en stérilisation. A côté de cette démarche professionnelle, une reconnaissance catégorielle lors des négociations statutaires sera sans doute nécessaire, à terme.

D Thiveaud

Source : Décision Santé: 296