Parmi les données majeures qui doivent pousser le corps médical vers un changement de comportement dans sa pratique quotidienne, l'hypertension prend une place majeure. Selon le Pr Xavier Girerd, « la vedette de la littérature 2000 concerne la pression pulsée, qui confirme son intérêt comme marqueur du risque cardio-vasculaire ».
L'augmentation de la pression pulsée dépend de trois facteurs principaux : la vitesse d'éjection du ventricule gauche, les propriétés visco-élastiques des gros troncs artériels et le transit des ondes de réflexion.
Facteur de risque cardio-vasculaire
Ainsi, la pression pulsée est un paramètre remarquable à plusieurs égards puisqu'elle donne une idée indirecte mais fidèle de la rigidité des gros troncs artériels et, en conséquence, constitue un bon élément prédictif des événements cardio-vasculaires chez le sujet âgé.
Dans une population de 4 695 patients âgés porteurs d'une hypertension systolique isolée, l'étude Syst'Eur, avec la nitrendipine comme stratégie thérapeutique de première intention, a permis de démontrer une réduction hautement significative des AVC mortels et non mortels de 42 %, ainsi que des événements cardiaques mortels et non mortels de 26 %.
La vitesse de l'onde de pouls aortique, reflet de la rigidité artérielle, a été individualisée comme facteur de risque cardio-vasculaire indépendant dans les populations particulières, telles que les insuffisants rénaux en stade terminal. Il a été démontré que l'augmentation de la vitesse de l'onde de pouls au-dessus de 12 m/sec est liée à une augmentation du risque relatif de mortalité cardio-vasculaire de 5,9. De plus, la diminution de la vitesse de l'onde de pouls est associée à une baisse de la mortalité cardio-vasculaire, indépendante de la baisse de la pression artérielle.
Au cours d'une étude randomisée contre placebo chez 40 patients en insuffisance rénale terminale (London G. et al.), la nitrendipine en monothérapie a démontré son efficacité significative sur la réduction de la vitesse de l'onde de pouls après 16 semaines de traitement.
Des résultats cliniques complémentaires issus de l'étude Syst'Eur devraient permettre de préciser l'intérêt thérapeutique de la nitrendipine sur la pression pulsée, la PAS et, plus globalement, sur la prévention du risque lié au vieillissement artériel.
Fonction ventriculaire gauche altérée
Parmi les grands changements de ces dernières années, on note un revirement radical dans la prise en charge des patients à fonction ventriculaire gauche altérée. Il est lié à la conjonction de trois phénomènes : la notion de viabilité myocardique, permettant de différencier le myocarde irrémédiablement nécrotique du myocarde hibernant et donc récupérable ; l'amélioration des techniques de reperfusion coronaire par angioplastie permettant d'aborder des malades à fonction gauche très altérée ; enfin, les progrès de la pharmacologie dominés par la confirmation de l'efficacité des inhibiteurs de l'enzyme de conversion et, plus récemment, par la démonstration de l'efficacité des bêtabloquants en matière de réduction de morbi-mortalité chez l'insuffisant coronaire à fonction gauche altérée ou très altérée. Ces patients, chez lesquels les bêtabloquants étaient considérés il y a peu de temps comme formellement contre-indiqués, représentent maintenant une cible préférentielle. De ce fait, les bêtabloquants sont indiqués dans toutes les formes cliniques de la maladie coronaire : chez le coronarien à bonne fonction gauche ; dans le postinfarctus, quel que soit le degré de dysfonction ventriculaire gauche ; enfin, chez l'insuffisant cardiaque ischémique symptomatique, en association le plus souvent avec un IEC et un diurétique.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Schwarz Pharma, à laquelle participaient les Prs M. Safar (hôpital Broussais, Paris) et S. Weber (hôpital Cochin, Paris) et le Dr F. Dievart (clinique Villette, Dunkerque), coordinateur de l'ouvrage « Cardiologie 2001 ».
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