Contraintes, pour des raisons de sécurité, de quitter l'Afghanistan deux jours après les attentats commis aux Etats-Unis, sept organisations humanitaires signent un communiqué commun pour en appeler à « la responsabilité » des Etats face au sort de la population civile : « Une population exsangue, en état de survie, dont les besoins humanitaires sont immenses », assurent Médecins du Monde, Solidarités, AMI (Aide médicale internationale), Madera (Mission d'aide au développement des économies rurales), MRCA (Cours de recyclage pour médecins afghans), Afrance (Amitié franco-afghane) et Ceredaf (Centre de recherche et de documentation sur l'Afghanistan).
« Aujourd'hui, s'alarment les signataires, la population afghane est dramatiquement livrée à elle-même sous le joug implacable d'un régime qui nie les droits les plus élémentaires de la personne. Bien que tous les regards convergent vers ce pays, n'oublions pas que sa population est innocente et vit une agonie. Le destin qui a frappé des milliers d'innocents à New York et Washington ne doit pas être réparé par le sang d'autres innocents. »
Pour leur part, les agences humanitaires de l'ONU, qui ont également dû quitter le pays par crainte de représailles américaines, se préparent pendant ce temps à faire face à une catastrophe humanitaire. Le Haut Commissariat des Nations unies (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM et l'UNICEF ont annoncé des renforcements de leurs moyens humains et matériels dans tous les pays riverains de l'Afghanistan, principalement au Pakistan, en Iran et dans les trois ex-républiques soviétiques du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan. A Genève même, une cellule de crise interagences de l'ONU a été mise en place autour du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), comme il en existe désormais une à Islamabad, ainsi qu'au sein du HCR.
Le HCR, le PAM et l'UNICEF renforcent leurs équipes sur place, acheminent du matériel et augmentent leurs stocks dans tous les pays riverains de l'Afghanistan, en prévision d'une dégradation très sensible de la situation, après une éventuelle intervention militaire américaine, mais aussi en prévision de l'hiver, toujours rigoureux dans ce pays essentiellement de hautes montagnes.
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