Affaire Findus : il n’y a pas de danger sanitaire, précise l’Europe

Publié le 11/02/2013
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Crédit photo : AFP

L’affaire des plats surgelés à la viande de cheval à la place de bœuf ne constitue pas une crise sanitaire, a assuré ce lundi un porte-parole de la Commission européenne. « Nous ne sommes pas face à une situation de danger sanitaire », a déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé et à la Politique des consommateurs.

« Ici, on est face à une question d’étiquetage. La viande n’a pas été étiquetée de manière correcte », a-t-il ajouté lors d’un point de presse en rappelant que l’Union européenne n’intervenait qu’en cas de danger sanitaire, pour interdire la commercialisation d’un produit.

Traçabilité et responsabilité

Dans les autres cas, le contrôle des produits relève de la compétence des États membres, a ajouté le porte-parole, soulignant que « toute nourriture dans l’UE est traçable ». « Une fois qu’un produit est mis sur le marché, il relève de la compétence et de la responsabilité des Etats membres de vérifier si le produit est sans danger et conforme à la législation », a-t-il dit. « S’il y a eu fraude, tromperie sur la marchandise, les opérateurs vont devoir régler cela entre eux » et « se retourner les uns contre les autres » devant des tribunaux.

Si la viande fraîche doit mentionner l’origine, ce n’est pas le cas pour les produits transformés à base de viande, qui ont seulement l’obligation de mentionner le type de viande utilisée. Le scandale a éclaté en Grande-Bretagne avec des lasagnes du géant de l’alimentation suédois Findus, censées être au bœuf, et qui se sont révélées contenir de la viande de cheval. Ces lasagnes avaient été fabriquées par un sous-traitant français, la société Comigel. La viande en cause, d’origine roumaine, selon les autorités françaises, aurait transité par un trader chypriote, puis néerlandais, avant d’arriver chez un fournisseur français, Spanghero, et être redirigée vers le préparateur, Comigel.

Pour une loi de sécurité agroalimentaire

L’association de consommateurs CLCV a indiqué qu’elle comptait porter plainte pour cette « tromperie digne du Moyen-Âge ». L’association, qui demande « aux pouvoirs publics français et européens de faire toute la lumière sur cette affaire » et « d’en tirer les conséquences au plan réglementaire », réclame aussi une « réelle harmonisation » en Europe des pratiques des professionnels et des autorités de contrôle.

« L’exigence de traçabilité ne suffit pas pour assurer une bonne gestion de crise », selon l’association.

Pour le député Yves Jégo, fondateur et président de l’association Pro France, chargée de promouvoir la Marque France et le label « Origine France Garantie », il faut une loi de sécurité agroalimentaire « à l’image de ce que fut en 2003 la loi de sécurité financière ». À cette occasion, il propose de mettre sur place une autorité indépendante des marchés agroalimentaires, dotée de pouvoir de surveillance, de sanction et de régulation des marchés spéculatifs sur les produits agroalimentaires dans l’objectif de protéger les consommateurs.

STÉPHANIE HASENDAHL

Source : lequotidiendumedecin.fr