« Nicolas Bonnemaison n’est pas un militant de l’euthanasie », il n’a pas pratiqué « un acte militant mais un geste de médecin », a affirmé, lors d’une conférence de presse, Me Arnaud Dupin, l’avocat du médecin urgentiste de l’hôpital de Bayonne, mis en examen pour "empoissonnement sur personnes particulièrement vulnérables ».
Le praticien soupçonné d’euthanasie active sur au moins quatre patients âgés, entre avril et août, a « respecté le serment d’Hippocrate, peut-être pas le code pénal », a ajouté l’avocat qui a aussi précisé que pour le médecin il était « indispensable d’abréger les souffrances sur des patients qu’on ne pouvait pas réanimer et dont la durée de vie n’excédait pas 24 heures ».
De nombreux témoignages de soutien et sympathie au médecin, continuent d’affluer et déjà, selon l’avocat, plus de 30.000 personnes auraient signé la pétition en faveur du Dr Nicolas Bonnemaison. Cela montre, ajoute-t-il, que tous les médecins « sont confrontés au problème de l’euthanasie » et « c’est pour cela qu’il y a autant de solidarité ».
Selon lui, il faut adapter la loi sur l’euthanasie très rapidement, car celle-ci « n’est pas adaptée quand on voit la qualification retenue pour empoisonnement ».
L’exemple de l’Allemagne et du Danemark
Le Dr Jean Leonetti - aujourd’hui ministre des Affaires européennes - et auteur de cette loi de 2005 sur le droit des malades en fin de vie, a rapidement réagi et s’est prononcé, d’abord dans le quotidien régional Nice-Matin, puis aujourd’hui lors d’une interview au Figaro, pour l’organisation d’un grand débat public sur le thème de l’euthanasie après l’élection présidentielle.
« Organiser un débat contradictoire, explique-t-il, avec des jurés issus de panels réalisés par un institut de sondage, comme cela existe en Allemagne ou au Danemark, est une méthode populaire et intelligente pour avoir un éclairage citoyen sur une question de société ».
Cela permettrait, ajoute le maire d’Antibes, de « sortir des prises de position manichéennes, d’aborder des questions de vulnérabilité, de la dépendance, des limites de la médecine ». Et pour le ministre, « si ce débat aboutit à un mouvement en faveur de l’euthanasie, le législateur devra en tenir compte ».
En revanche, le Dr Jean Leonetti n’est guère partisan d’un référendum sur la question. « Il semble peu opportun, dit-il, de donner une réponse simple à une question aussi complexe que la fin de vie ».
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