Facteurs favorisants
La voie d’administration de l’allergène conditionne également la rapidité d’apparition du choc (voie parentérale +++), comme l’âge du patient. La nature de l’allergène peut aussi être en cause ; ainsi, pour les aliments, l’arachide, les fruits à coque, les poissons sont fréquemment cités.
La prise de ß-bloquant per os ou en collyre ou d’IEC peut aggraver l’état du patient.
Très rapidement après introduction de l’allergène responsable (quelques minutes le plus souvent), le choc anaphylactique touche différents organes (respiratoire, cardio-vasculaire, digestif) pouvant aboutir au coma et au décès.
Causes
Plusieurs substances sont mises en cause par le biais d’un mécanisme IgE dépendant : les aliments, les venins d’hyménoptères, certains médicaments (myorelaxants ou antibiotiques). Tout choc anaphylactique implique la prescription d’une trousse d’urgence avec de l’adrénaline et, à distance (au moins un mois), un bilan allergologique spécifique, la rédaction d’une carte d’allergique avec recommandations au patient.
Traitement d’urgence
Il est adapté à la gravité du choc, mais la mise en position de sécurité, avec administration rapide d’adrénaline, pose d’une perfusion et mise sous O2 avec hospitalisation est impérative ; le bronchospasme est régulé par les ß2-mimétiques en nébulisation et les corticoïdes injectables et antihistaminiques ne doivent pas être oubliés.
Chez les patients sous ß-bloquants, l’injection de 1 mg de glucagon en I.V. est indiquée en cas d’échec du traitement par adrénaline.
La voie d’administration par I.M. est désormais reconnue comme la plus efficace. La dose préconisée est de 0,01 mg/kg. La voie intraveineuse moins bien supportée est réservée au choc sévère. Toutes les formes d’adrénaline contiennent des sulfites. L’association avec différentes thérapeutiques est déconseillée : anesthésiques halogénés, antidépresseurs imipraminiques ou sérotoninergiques.
• L’adrénaline auto-injectable Anapen se conserve à température ambiante et son mode d’utilisation doit être connu de l’allergique et de son entourage (face antérieure de la cuisse, appuyer sur le bouton de déclenchement et laisser en place dix secondes). Deux formes sont disponibles depuis deux ans en officine de ville :
– enfant < 20 kg (0,15 mg/0,30 ml),
– enfant > 20 kg et adulte (0,30 mg/ 0,30 ml).
• Anahelp 1mg/ml (se garde au réfrigérateur, à l’abri de la lumière) comporte une seringue et un piston à 4 ailettes correspondant à 0,25 ml chacune. L’adrénaline est périmée lorsque le produit habituellement limpide se teinte de rose ou présente des précipités bruns.
• Autres formes disponibles en ampoules: adrénaline Aguettant, Braun, Cooper, Renaudin.
Allergologue, AmiensStades de gravité
– Stade1 : signes cutanéo-muqueux généralisés (oedème, urticaire géante).
– Stade2 : atteinte multiviscérale modérée avec signes cutanéo-muqueux, hypotension orthostatique, tachycardie, toux et gêne respiratoire.
– Stade3 : atteinte multiviscérale sévère menaçant la vie et imposant une thérapeutique spécifique : collapsus, tachy- ou bradycardie, troubles du rythme cardiaque, bronchospasme, signes cutanés apparaissant après remontée tensionnelle.
– Stade4 : arrêt cardio-respiratoire.
Hospitalisation
Pourquoi une hospitalisation de vingt-quatre heures ? Si le choc anaphylactique est résolutif spontanément (rare) ou après administration d’adrénaline, dans 5 à 20 % des chocs, une rechute peut être observée (choc « biphasique ») dans les heures qui suivent.
Auto-injectable
Anapen : seul dispositif auto-injectable disponible en France, dont l’utilisation est autorisée par l’Ordre des médecins depuis 2000 pour les personnels de l’Education nationale formés aux gestes d’urgence dans des situations vitales bien déterminées par le PAI (lettre du président Glorion du 31 août 2000).
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