UN AN APRÈS l'installation, le 18 mai 2006, de l'Agence française de l'adoption (AFA), les familles qui souhaitent adopter un enfant à l'étranger doivent s'armer toujours de patience face à des parcours longs et hasardeux. Une adoption demande entre 18 et 36 mois pour aboutir. Et, alors que le nombre de familles agréées augmente, celui d'enfants proposés diminue. L'année dernière, on en comptait 3 995, contre 4 136 en 2005. Une telle situation s'expliquerait par l'évolution de l'adoption internationale. Beaucoup de pays privilégient désormais les adoptants «nationaux», observe le Conseil supérieur de l'adoption. Le Brésil, par exemple, ne propose plus aux étrangers que des enfants déjà grands ou des fratries. En Chine, les critères pour adopter sont renforcés. De fait, la limitation progressive des initiatives individuelles allonge les procédures, et les dossiers s'accumulent dans les organismes autorisés pour l'adoption (OAA) et à l'AFA. L'Ethiopie ou Haïti acceptent encore des démarches isolées, mais avec le risque pour les adoptants de tomber dans des circuits peu conformes à l'éthique. Paris a coupé les ponts avec le Népal, en raison d'un manque de clarté quant à l'état civil ou le consentement de la mère biologique.
L'AFA met aussi l'accent sur la «concurrence». Des pays comme l'Espagne, l'Italie et surtout les Etats-Unis accompagnent leurs demandes d'adoption d'aides humanitaires. Dans ce contexte, l'agence envisage de créer une fondation destinée à recueillir des fonds privés. Parallèlement, il est question de lier des actions de coopération avec l'adoption, grâce au concours des collectivités locales et du ministère des Affaires étrangères.
Présente d'ici à la fin de l'année dans les 24 pays qui représentent 90 % des adoptions des Français, l'AFA travaille à ce jour dans 17 pays, dont certains ont ratifié la convention de La Haye sur la protection de l'enfant ; d'autres, comme le Vietnam, le Cambodge, et bientôt la Russie et l'Ukraine, ne l'ont pas signée. Elle gère 3 369 dossiers d'agrément, sur un total de 25 000 en cours. Chaque année, 8 000 nouveaux agréments sont délivrés.
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