L 'observation d'une dysrégulation de certaines cytokines - notamment un excès de TNF alpha dans les articulations touchées au cours d'un rhumatisme inflammatoire - a conduit au développement du concept des anti-TNF alpha. Ils constituent une avancée thérapeutique.
L'adalimumab, développé à partir d'un dysfonctionnement des macrophages, a une structure et une fonction identiques aux immunoglobulines G, ainsi que la même demi-vie (environ deux semaines). Cet anticorps monoclonal montre d'importantes spécificité et affinité pour le TNF, mais pas pour les autres cytokines, telles que les lymphotoxines. L'adalimumab exerce son action thérapeutique en bloquant l'action du TNF sur les récepteurs membranaires p55 et p75 du TNF. Ainsi, il intervient dans un mécanisme clé des rhumatismes inflammatoires pour renforcer la régulation naturelle du TNF alpha.
Au congrès de l'EULAR, un symposium des Laboratoires Abbott a été l'occasion de présenter les résultats concernant l'adalimumab. Ces résultats ont permis d'apprécier son efficacité chez les patients traités précocement (moins de deux ans) et chez ceux pour lesquels une maladie est déjà installée depuis plus de deux ans. Néanmoins, une efficacité plus grande est constatée lorsque les patients sont traités précocement.
Le score de l'ACR
Dans une étude de phase III, l'efficacité de l'adalimumab a été évaluée sur la réduction des signes et des symptômes et sur la stabilisation des signes radiologiques chez les patients ayant une PR modérée à sévère, après échec des thérapeutiques conventionnelles, notamment le méthotrexate. On constate une amélioration plus importante, à six mois, des signes et des symptômes de la PR chez les patients sous adalimumab à un stade précoce de leur maladie, comparativement à ceux qui ont une maladie établie depuis un certain temps. Cette tendance a été constatée sur le taux d'amélioration au score de l'American College of Rheumatology (ACR) : ACR 20 à 70 % vs 62 % ; ACR 50 à 59 % vs 36 % ; ACR 70 à 41 % vs 18 %).
En ce qui concerne le score d'érosion radiologique de Sharp au bout d'un an : dans le groupe traité précocement (adalimumab et méthotrexate), modification significative du score total de Sharp de 0,4 vs 4,7 dans le groupe méthotrexate + placebo ; chez les patients ayant une PR établie, une modification significative de ce score (0,1 vs 2,6) a également été constatée avec les mêmes traitements, mettant en évidence le rôle bénéfique de l'adalimumab aussi bien chez les patients qui ont une PR établie que chez ceux qui en sont atteints depuis moins de deux ans. De plus, selon une étude ouverte sur quatre ans, le bénéfice persiste dans le temps.
Le pourcentage d'effets secondaires est resté stable durant ces quatre ans, et l'on constate moins d'effets secondaires et de risque d'infections qu'avec le méthotrexate.
Moins de fatigue
La fatigue a également été mesurée dans deux essais incluant un total de 890 patients. Ce symptôme a été évalué en utilisant la classification FACIT-F (Functionnal Assesment of Chronic Illness Therapy), mesure largement utilisée dans la fatigue chronique et récemment validée dans la PR. Dans un premier essai, de vingt-quatre semaines, le gain des patients sous adalimumab a été de 8,1 vs 2,5 pour les patients sous placebo (p < 0,01). Dans un second essai, d'une durée de cinquante-deux semaines, le gain sous adalimumab a été de 7,1 vs 3,3 (p < 0,01).
EULAR. Symposium Abbott auquel participaient J.-S. Smolen, Ed. C. Keystone et P. Emery.
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