U N « collectif du 17 avril », constitué d'organisations écologiques ou de défense des droits de l'homme (Les amis de la Terre, Greenpeace, Médecins du Monde, etc.) appelle, aujourd'hui, à des actions dans toute la France contre la production d'organismes génétiquement modifiés (OGM). C'est dans le cadre de la Journée internationale des luttes paysannes, qui se tient tous les 17 avril pour commémorer le massacre de 19 paysans du mouvement des « sans-terre » au Brésil, que cette journée anti-OGM se déroulera.
Lors de sa comparution devant la cour d'appel de Montpellier pour le démontage du McDonald's de Millaud (Aveyron), José Bové, le cofondateur de la Confédération paysanne, avait appelé, en février dernier, les pourfendeurs des OGM à « inventer des actions, aller détruire des essais et vider les supermarchés des OGM ». Mais le Collectif du 17 avril se dirige plutôt vers des actions pédagogiques dans tous les départements : forums, débats et informations devant les grandes surfaces sur les produits contenant des OGM qu'elles proposent. En région parisienne, une action symbolique est prévue sur le site du groupement scientifique Génoplante, à Evry.
« On sait que les OGM présentent des risques pour l'environnement et pour la santé, humaine et animale, affirme Patrice Vidieu, le porte-parole de la Confédération paysanne. Par exemple, le maïs modifié Starlink, utilisé pour l'alimentation animale, peut provoquer des allergies chez l'homme. Or, on en a trouvé dans des produits alimentaires », tels que les chips et la bière.
Des recommandations de la FAO et de l'OMS
Afin de répondre à cette inquiétude, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale pour la Santé (OMS) viennent de publier de nouvelles recommandations qui renforcent les modalités de protection des consommateurs contre le risque que pourraient poser certains OGM chez un petit nombre de personnes atteintes d'allergies alimentaires.
La consultation FAO/OMS propose une méthodologie plus développée pour évaluer le pouvoir allergisant des aliments OGM. Si un aliment génétiquement modifié contient le produit d'un gène provenant d'une source qui possède des effets allergisants connus, on peut supposer, sauf preuve du contraire, que le produit génique est allergénique. Ainsi, « le transfert de gènes provenant d'aliments couramment allergisants devrait être déconseillé, à moins qu'il soit reconnu que le gène transféré n'est pas classé comme un allergène », suggèrent les experts. Selon eux, il est donc nécessaire d'évaluer les nouvelles protéines introduites dans les aliments génétiquement modifiés. Et quand la source du matériel génétique n'est pas connue pour être allergisante, il faut ajouter d'autres critères de recherche, tels que le niveau et le site d'expression de la nouvelle protéine, ainsi que ses propriétés fonctionnelles.
Un débat sur les incertitudes scientifiques
Le groupe local Attac Paris XXe et les Amis du Monde diplomatique organisent une conférence, le samedi 12 mai, à la Flèche-d'Or à Paris (102 bis, rue de Bagnolet), sur le thème des organismes génétiquement modifiés : « Les OGM en questions : incertitudes scientifiques, interrogations citoyennes et stratégies commerciales ». Brigitte Chamak, biologiste et ingénieur à l'INSERM, examinera les conséquences du développement de l'industrie des OGM qui suscitent de plus en plus d'inquiétudes, renforcées par le manque d'outils d'évaluation des risques écologiques, sanitaires, socio-économiques et éthiques. « Alors les OGM : danger ou progrès ? » En fonction de l'OGM considéré, elle analysera « les problèmes spécifiques qui se posent et les stratégies commerciales mises en avant pour minimiser ces risques ».
Renseignements au 06.67.91.26.67.
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