La Fédération hospitalière de France (FHF) considère que des milliards d’euros pourraient être économisés en ville et à l’hôpital, si n’étaient prescrits que des actes pertinents. Elle demande que soient strictement contrôlés les actes non pertinents et les prescriptions abusives. Une prise de position qui n’est pas passée inaperçue : plusieurs syndicats médicaux contestent la vision de la FHF. Le conseil professionnel de la radiologie (G4) « refuse la maîtrise comptable de dépenses de santé suggérée par la FHF », et rappelle que les radiologues « ont de longue date proposé l’adoption d’un AcBUS (accord de bon usage des soins) ». Selon la FHF, des dizaines, voire des centaines de milliers de radiographies du crâne sont inutilement prescrites chaque année. Le G4 rétorque qu’il a fallu « attendre le mois de juin 2010 pour que la CNAM modifie les indications du libellé de la radiographie du crâne afin de privilégier, toujours en fonction des indications, d’autres techniques d’exploration comme le scanner ou l’IRM. Encore faut-il que les médecins radiologues aient accès à ces techniques, ce qui est loin d’être le cas, surtout pour l’IRM ».
L’Union nationale des médecins spécialistes (UMESPE) monte également au créneau, et rappelle être à l’origine d’un AcBUS encadrant les coloscopies pratiquées après polypectomie. Elle prie la Fédération regroupant les hôpitaux publics de bien vouloir balayer devant sa porte. « Pour des prétextes informatiques, contrairement à nos demandes répétées depuis 1997, écrit l’UMESPE, les structures hospitalières publiques refusent toujours de transmettre aux caisses d’assurance-maladie le détail des prescriptions hospitalières ainsi que le nom des différents prescripteurs. De ce fait, la FHF occulte la responsabilité individuelle du prescripteur face à une irresponsabilité administrative et collective. L’UMESPE demande à la FHF de s’occuper prioritairement de ses structures en termes de prescriptions hospitalières faites dans l’enveloppe de ville (augmentation annuelle de 7 %), (...) et incite les dirigeants de la FHF à commencer par mettre en pratique, dans ses établissements, les mêmes contraintes de maîtrise médicalisée que la médecine ambulatoire a mises en œuvre. »
lequotidiendumedecin.fr, le 17/12/2010
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