On ne pense pas suffisamment à l’ostéoporose cortico-induite et pourtant, à tout moment, environ 1% de la population est sous corticothérapie, souvent à un âge ou le risque osseux est le plus important. Les corticoïdes entraînent une perte osseuse dose dépendante – d’ou la nécessité de rechercher la dose thérapeutique minimale efficace - qui survient dès les 6 premiers mois et est maximale la première année. Elle prédomine sur l’os trabéculaire. Il existe une sensibilité individuelle non prévisible à cette forme d’ostéoporose et même si une récupération osseuse partielle se produit à l’arrêt du traitement, la prise de corticoïde au cours d’une vie reste un facteur de risque d’ostéoporose. « L’interprétation de la DMO n’est pas comparable dans l’ostéoporose post ménopausique et cortico-induite. A T-score équivalent, le risque de fracture est 3 à 4 fois plus important dans l’ostéoporose cortico-induite. » rappelle le Pr Christian Roux (hôpital Cochin).
Efficace à long terme
Il est donc essentiel de préciser le statut osseux des patients débutants ou recevant des corticoïdes. La HAS précise qu’en cas de traitement de plus de trois mois à des doses supérieures ou égales à 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone, un traitement anti-ostéoporotique doit être instauré, systématiquement en cas d’antécédent de fracture ostéoporotique et en l’absence de fracture si le T-score rachidien ou fémoral est inférieur à -1,5. Aclasta® sous forme d’une perfusion intraveineuse annuelle de 5 mg a prouvé son efficacité antifracturaire en prévention et traitement de l’ostéoporose induite par les corticoïdes. Une étude récente a prouvé qu’au bout de 12 mois, l’augmentation de densité minérale osseuse après une perfusion d’Aclasta® était significativement supérieure à celle du groupe traité par bisphosphonate oral quotidien. Lorsque la corticothérapie peut être interrompue et si le patient est jeune, le traitement anti-ostéoporotique peut également être arrêté. En revanche, chez une patiente âgée, à priori à risque fracturaire, il est licite de continuer le traitement.
Reid DM et al. Lancet 2009 ; 373 (9671) : 1253-63
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