Il reste encore des incertitudes sur la persistance de l’intérêt des biphosphonates au-delà de cinq ans. L’extension de l’étude HORIZON-PFT avec ACLASTA (acide zolédronique) donne des éléments de réponse. Un total de 1 233 femmes sous Aclasta pendant les trois ans de l’étude ont été randomisées soit vers la poursuite du traitement pendant trois autres années soit vers un placebo. Six ans après le début du traitement par zolédronate, la densité minérale osseuse (DMO) se maintient alors que l’arrêt au bout de trois ans s’accompagne d’une baisse significative, bien que faible, de ce paramètre de solidité osseuse. « Il existe une différence de 1,4 % qui est statistiquement significative » a indiqué le Pr Christian Roux (Hôpital Cochin, Paris). Les marqueurs biologiques de résorption dessinent un plateau avec une stabilisation de CTX dans le groupe traité pendant six ans. Le P1NP (propeptide N-terminal du procollagène de type 1) qui est un paramètre de suivi de l’ostéoporose reste abaissé de 47 % dans le groupe traité trois ans par rapport aux valeurs initiales.
Réévaluer à cinq ans
À six ans, les nouvelles fractures vertébrales morphométriques (visibles en radiographie) sont significativement moins nombreuses comparativement au groupe traité trois ans (RR de 0,48, p = 0,04). En revanche, l’incidence des fractures non vertébrales reste comparable entre les deux groupes. Le profil de tolérance est comparable à trois et six ans et reste conforme à ce qui est décrit. L’incidence des nouveaux cas de fibrillation auriculaire est légèrement augmentée dans le groupe Aclasta mais sans atteindre la significativité (2,0 % contre 1,1 %). Si les recommandations réactualisées ne sont pas encore disponibles, il est admis de réévaluer le traitement à cinq ans selon l’évolution du risque fracturaire. Les patientes ayant souffert de nombreuses fractures ou gardant un T-score bas sont de bonnes candidates à la poursuite du traitement.
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