Après près de deux mois de grève « à la japonaise » et d'innombrables négociations avec le ministère de la Santé, les praticiens de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF) et la Coordination médicale hospitalière (CMH) ont décidé, mardi, de mettre fin à une grève « qui n'avait que trop duré », selon les mots de François Aubart, président de la CMH. Et ce d'autant que, toujours selon François Aubart, « le protocole de fin de grève signé nous permet de sortir du conflit par le haut ».
Globalement, le texte signé par la CMH et l'AMUHF avec Edouard Couty, responsable de la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS) au ministère de la santé, et Philippe Ritter, directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF), propose trois axes principaux :
- tout d'abord la création de 505 postes de médecins hospitaliers en Ile-de-France : 205 pour l'AP-HP (dont 62 pour les urgences) et 300 pour l'ARHIF (dont 101 pour les urgences) ;
- une résorption des emplois précaires au 1er juillet 2003. Le texte prévoit notamment de « proposer et d'élargir l'accès au statut de praticien contractuel ou d'assistant spécialistes aux attachés qui le souhaitent et qui sont titulaires de la capacité d'aide médicale urgente (CAMU). (...) L'ARHIF et l'AP-HP s'engagent à l'application de ces mesures (...) à compter du 1er juillet 2003 avec effet rétroactif à compter de cette date dans le respect du plan pluriannuel. (...) Enfin, l'ARHIF et l'AP-HP s'engagent à proposer la contractualisation de l'ensemble des personnels médicaux vacataires travaillant dans les structures accueillant les urgences visées ci-dessus soit en qualité de praticiens hospitaliers contractuels, soit dans le cadre du futur statut de praticien attaché dès sa parution » ;
- enfin, un comité de suivi, comprenant des représentants de l'AMUHF, de l'AP-HP et de l'ARHIF, est mis en place afin de s'assurer que les différents points de l'accord seront bien mis en place. Ce comité de suivi se réunira pour la première fois le 15 juin prochain. Pour Patrick Pelloux, président de l'AMUHF, ce comité aura pour but de « s'assurer que chaque euro prévu par l'accord aille effectivement là où il est prévu ».
A la CMH et à l'AMUHF, la tonalité après la signature est sensiblement différente. Pour François Aubart, « c'est un événement quasi historique et nous sommes satisfaits de cet accord car la région Ile-de-France souffrait d'un problème récurrent et grave ». Mais à l'AMUHF, Patrick Pelloux ne cache pas son inquiétude et le reconnaît lui-même : « La signature de cet accord ne me rend pas enthousiaste et je reste extrêmement méfiant. » Une méfiance telle que le président de l'AMUHF n'exclut pas la reprise du mouvement en septembre, car, précise-t-il, « dans les régions, la situation des urgences reste bien souvent catastrophique ; de toute façon, nous allons rester très vigilants ».
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