Accidents du travail : stabilité de la gravité des incapacités

Publié le 10/03/2003
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Sur 1 499 000 accidents du travail reconnus en 1999, 814 000 ont entraîné un arrêt de plus de 24 heures, dans une population de 17,4 millions de salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale. La même année, le taux moyen dit d'incapacité permanente, qui empêche un salarié de reprendre son activité, était de 8,6 %, selon une étude de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) portant sur la période 1990-1999.

Une proportion identique était enregistrée dix ans auparavant, ce qui témoigne d' « une grande stabilité au cours de la dernière décennie ». Pour la CNAM, ces chiffres traduisent « une stabilité de la gravité des séquelles observées par les médecins-conseils ».
L'incapacité permanente est déterminée par un taux, sur une échelle qui va de 1 à 100. Par exemple, la perte d'une dent correspond à 1,5 % et une amputation du pouce droit, entre 14 et 35 %.
Si la gravité des séquelles d'accident est stable, le nombre de victimes présentant une incapacité permanente a diminué de 38 % en dix ans. En 1999, on en comptait 54 710, pour lesquels l'assurance-maladie a déboursé 3,5 milliards d'euros. La majorité d'entre elles sont des hommes, 74 %, d'âge moyen de 41 ans.

Le bâtiment,
secteur le plus touché

Pour 72,1 % des incapacités permanentes reconnues, les taux sont inférieurs à 10 %. Des taux de 10 à 66 % concernent 27,2 % des victimes. Les incapacités graves (67 % et plus) affectent 384 personnes. Les lésions traumatiques des membres supérieurs (bras, poignets, mains) sont la cause de 41,6 % des incapacités. C'est aux amputations que le taux moyen d'incapacité le plus élevé (9,2 %) est attribué. La CNAM note que les amputations traumatiques « restent relativement fréquentes et affectent le plus souvent une partie du doigt ou du pouce ». Les hommes de 35-40 ans sont particulièrement touchés.
Deuxième cause d'incapacité permanente : les traumatismes des membres inférieurs (fractures de la jambe, de la cheville, du pied et du fémur), avec 23 % du total. Viennent ensuite les maladies du dos (12,5 %). Les cervicalgies sont observées principalement chez les femmes, tandis que les lombalgies basses et les lombo-sciatiques sont trois fois plus nombreuses chez les hommes.
Les secteurs les plus exposés sont le BTP, puis la métallurgie et les métiers de l'alimentaire.

Ph. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7291