Si l'on veut être optimiste, on note une forte baisse en cinq ans du nombre d'accidents « graves » (entraînant une incapacité partielle permanente) du travail. Si l'on est plutôt négatif, on souligne que, en 2000, ces accidents sont repartis à la hausse.
Le « Bilan 2001 des conditions de travail » présenté par le Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels souligne que, en 2000, le nombre d'accidents graves (48 096), « reste très en deçà du niveau de 1995 », avec 20,2 % de cas en moins. Mais l'essentiel de la baisse a eu lieu entre 1995 et 1996 (- 19,1 %) et entre 1999 et 2000, on enregistre une hausse de 4 %.
Le nombre d'accidents du travail avec arrêt a augmenté, lui, de 10,6 % entre 1995 et 2000, pour atteindre 743 435 cas. Une hausse « contenue par rapport à la hausse des effectifs de salariés (+ 16,3 %), induite par la reprise de l'activité économique », tient à souligner le rapport.
Quant au nombre de morts, bien qu'en baisse (de 743 en 1999 à 730 l'année suivante), il est supérieur « au point bas historique de 1997, sous la barre des 700 ». Et « la trentaine de décès imputables à la catastrophe de Toulouse condamne déjà l'idée d'une amélioration des chiffres de 2001 », note le Conseil supérieur.
Alors que la fréquence des accidents, tous types confondus, avait connu une « constante diminution » depuis 1995, passant de 46,4 à 44,1 pour 1 000, l'explosion de l'usine AZF a remis à l'ordre du jour la question de la prévention des risques. Le projet de loi sur les risques industriels présenté la semaine dernière en Conseil des ministres étend notamment les compétences des comités d'hygiène et de sécurité (CHSCT) ; pour les 670 établissements le plus à risques, ils seront consultés quand l'entreprise décide d'externaliser une activité liée à la sécurité et pourront accueillir parmi leurs membres des salariés des entreprises sous-traitantes. Elisabeth Guigou, qui présidait pour la dernière fois le Conseil supérieur, a insisté sur la « nécessaire évolution » des CHSCT, créés il y a vingt ans (loi de décembre 1982).
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