Bien que je sois en retraite, je comprends très bien les confrères que vous supposez réticents à la mise aux normes : réfléchissons bien à la gravité de la situation... D'une part la loi exigerait le passage de deux fauteuils roulants côte à côte, dans le même sens ou en sens inverse, alors qu'il n'y a pas un risque sur 1 million d'une telle rencontre à la même seconde : en plus de 40 ans d'activité, ce genre de situation ne s'est jamais présentée dans mon cabinet, ce qui prouve que nous voyons plutôt les grands handicapés chez eux ou en tout cas qu'ils ne viennent pas consulter à plusieurs ensemble, ou encore qu'ils ne roulent pas tous de front.
D'autre part, la plupart des ouvertures sur les paliers ont déjà une largeur comprise entre 90 cm et 1 mètre, que demander de plus ? Un cabinet médical n'est pas un grand magasin ! Et même si un fauteuil devait en croiser un autre, le patient entrant pourrait attendre quelques secondes sur le palier en laissant sortir l'autre patient en sens inverse, sinon, ce serait vraiment de la provocation !
En contre-partie, on demanderait quasiment au médecin de casser le béton des murs de pour élargir son entrée, de casser toutes ses cloisons toujours pour que deux fauteuils puissent tenir côte à côte dans l'entrée de sa salle d'attente, son secrétariat, et son bureau ( ! ). Pire, on croit rêver ( et il faudrait bien en toucher deux mots aux ministres concernés, qui ne semblent pas réaliser l'utopie de ce projet...) quand on apprend que les ascenseurs également devront être mis aux normes : comment ose-t-on penser que les copropriétaires vont accepter qu'on détruise littéralement les cabines existantes pour les remplacer par des plus vastes, et surtout que l'on refasse complètement les « cages » d'ascenseur également en béton, élargissement qui obligerait à reprendre toute un maçonnerie de haut en bas au détriment des appartements sur autant d'étages : ce serait vraiment hallucinant... De quel irréalisme la France est-elle victime, ou dites-moi que j'ai mal compris le projet en question ?... Les médecins ne sont pas seulement réticents, ils sont surtout face à une impossibilité technique majeure.
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