MATERIEL
Quand on parle d'accès distant, on distingue trois champs d'application :
L'accès distant permet de travailler sur son ordinateur ou celui de l'hôpital sans être physiquement devant. Il est ainsi possible de visualiser des dossiers médicaux, récupérer des résultats d'analyses, visualiser et transférer de l'imagerie, lancer la sauvegarde de ses données ou encore imprimer un duplicata d'un compte-rendu.
L'accès distant peut aussi potentialiser le travail collaboratif. Il est par exemple possible de discuter d'un cas avec un expert tout en lisant avec lui l'imagerie, et ce sans avoir à se déplacer. Dans le même ordre d'idée, on peut imaginer que les données d'un dossier sont situées sur le serveur d'un établissement de soins, et que l'on convient d'un rendez-vous « virtuel » avec des confrères pour tenir un staff autour de ce cas, chacun restant dans son cabinet respectif.
Pour l'heure, les logiciels d'accès distant sont plutôt employés dans une optique d'assistance de la part des éditeurs de logiciels médicaux. Si le dépannage par téléphone n'est pas fructueux, le technicien peut prendre la main sur la machine du médecin et débloquer la situation. Cela permet aux éditeurs d'être plus réactifs tout en réduisant les coûts d'intervention. La mise à jour du système peut aussi s'effectuer par ce biais, de même que des sessions de formation au logiciel. Un gain de temps pour tout le monde.
RAS et LS : deux solutions lourdes et coûteuses
A l'origine, les solutions d'accès à distance étaient fondées sur la présence dans l'entreprise d'un ordinateur spécialisé, appelé « Serveur d'accès distant » (ou RAS pour Remote Access Server). On y accédait via une ligne téléphonique analogique grâce à un modem, ou via RNIS (Numeris chez France Telecom). La mise en place du RAS représente un surcoût important et les lignes commutées, qu'elles soient analogiques ou numériques, sont relativement lentes (respectivement 56 kb/s et 128 kb/s) pour des application du type imagerie, par exemple.
L'autre possibilité était de louer à un opérateur téléphonique une Ligne spécialisée (LS) reliant deux points distants. Dans le cas d'une LS (offre Transfix 2.0 chez France Telecom), la sécurité est maximale et il est facile de maîtriser le cheminement des données entre les deux points. Les dérangements sont très rares et le débit de données peut être garanti. Malheureusement, l'exploitation d'une telle ligne reste difficile à amortir pour une petite structure. A titre d'exemple, il faut compter avec l'achat d'un routeur à chaque extrémité (par exemple un R5100 de Netopia à 1 095 euros), la pose d'une ligne Transfix (1 794 euros TTC par extrémité) et un abonnement mensuel fonction du débit souhaité et de la distance (pour un débit de 512 kb/s : 1 100 euros + 17,50 euros/km entre 11 et 50 km).
La révolution Internet étant passée par là, des solutions plus légères et moins onéreuses ont vu le jour.
« Boosté » par Internet
L'arrivée d'Internet a permis aux petites structures d'accéder à ces services pour un moindre coût. Une simple ligne ADSL est suffisante. Cela nécessite un abonnement ADSL, de préférence avec une IP fixe et l'achat d'un routeur ADSL (par exemple, un LanBooster SoHo W à 349 euros) s'il n'est pas déjà compris dans l'abonnement. A l'heure actuelle, plusieurs solutions logicielles permettent de se connecter à distance à son ordinateur. On peut diviser les logiciels en deux catégories : ceux qui fonctionnent à partir d'application client/serveur installées sur les ordinateurs et ceux qui utilisent une interface Web.
Les plus utilisés
Les logiciels les plus répandus fonctionnent sur un mode client/serveur. Les plus réputés sont PC Anywhere (Symantec) et Timbuktu Pro (Netopia). Le principe de fonctionnement est le suivant : il faut installer le logiciel sur chacune des machines impliquées dans l'échange de données. Ce type de solution nécessite un paramétrage, pas toujours simple, des deux côtés (maître et élève). Pour que l'ordinateur maître puisse se connecter à l'élève, il faut qu'il puisse s'identifier (login + mot de passe) et qu'il connaisse le numéro d'identification de la machine « élève » sur Internet, qui est fournie par le FAI : l'adresse IP (Internet Protocol). Malheureusement, la plupart du temps, l'abonnement à Internet n'inclut pas d 'IP fixe. Celle-ci changeant régulièrement, c'est une difficulté supplémentaire pour mettre en uvre la connexion.
Comparatif des différents moyens techniques d'accès distant | ||
Technologie | Avantages | Inconvénients |
RAS | Sécurité | Prix Lenteur |
LS | Débit constant et garanti Sécurité maximale |
Matériel et abonnement coûteux |
Ligne téléphonique (analogique ou RNIS) |
Sécurité Débit élevé possible Prix du matériel |
Lenteur Tarification fonction du temps de communication et de la distance |
Internet avec chiffrement | Coût Débit élevé possible |
Sécurité moyenne Débit non constant |
Internet avec VPN | Coût relativement faible à l'usage Sécurité élevée Débit élevé possible |
Equipement spécifique |
Une fois opérationnelle, la connexion peut s'effectuer par un flux de données chiffrées soit via un VPN (voir encadré).
Inconvénient pour réaliser des staffs virtuels, il faut que chaque personne désirant accéder à des données se soit acquittée d'une licence complète du logiciel et l'ait installé sur se machine.
En revanche, c'est une bonne solution pour les éditeurs proposant une téléassistance. Ainsi, les logiciels de Cegedim ou de RM Informatique (MEDI + 4000) proposent PC Anywhere ou VNC. Avec MEDI + 4000, le médecin n'a qu'à cliquer sur une option qui lance automatiquement un module qui le connecte à Internet et envoie par courriel l'adresse IP de la machine à dépanner.
VNC est une solution un peu à part dans la mesure où il s'agit d'un logiciel libre de droit et gratuit. Son paramétrage est moins convivial et la sécurité y est plus discutable.
D'autres, comme Must Info éditeur de MédiMust, ont choisi Timbuktu pro (pour 2 machines, 180 euros sous Windows et 230 euros sous Mac). HyperMed et FisiMed proposent également de la télémaintenance. Mais, sauf pour HyperMed chez qui l'option est comprise dans le prix de la maintenance, le pourcentage des utilisateurs sous téléassistance ne dépasse pas 10 %. Certains éditeurs (Imagine et Prokov éditions notamment) s'interdisent cette possibilité.
Les solutions 100 % Web : la relève
Autre alternative, le serveur Web sécurisé. Le principe est différent dans la mesure où aucun logiciel n'est à installer ou à configurer. C'est le cas de NetViewer (utilisé par Eglantine) et de eCare de Netopia, pionnier dans ce domaine. Moyennant un abonnement mensuel (environ 360 euros/mois et par connexion simultané possible), une page Web personnalisable hébergée par la société californienne est créée à une adresse de la forme : ecare.netopia.com/
nom_du_médecin. La personne qui désire se connecter à distance va sur cette page et remplit un miniformulaire. Le médecin qui travaille sur la machine visée est notifié et la connexion peut s'établir sous couvert d'une communication chiffrée. Cette solution est beaucoup plus souple car le logiciel est une petite application téléchargée par le navigateur Web à la demande. eCare est donc multi-plate-forme (Mac, PC, Unix, etc.). Ce produit est parfaitement adapté à la télé-assistance. Son premier client français n'est autre d'ailleurs que l'éditeur de logiciels pour les professions de santé, LogicMax. D'ici à neuf mois environ, Netopia devrait annoncer une version permettant à plusieurs médecins de se connecter simultanément à un même ordinateur. Il deviendra possible de réaliser un staff virtuel à moindres frais.
GoToMyPC, le concurrent direct de eCare dont la diffusion est plus confidentielle, n'est, à ce jour, pas représenté parmi les éditeurs de logiciels médicaux.
Référence : Pujolle G. Les réseaux, Eyrolles, 2003.
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