En déclarant l’urgence pour la médecine générale, le président de la République semble vouloir nous dire que la réforme de l’hôpital est bouclée.
Ce revirement postélections régionales ressemble au recul sur les accords de Grenelle pour l’écologie, le climat et l’environnement.
La violente crise économique actuelle, liée dans sa deuxième période aux déficits publics, amène les gouvernants à recentrer leur action. Ils essaient de se raccrocher à leurs électorats traditionnels quand s’annoncent les élections générales et que ça souffle fort. Et, faute de moyens budgétaires, même pour les dépenses sociales et de santé, les gouvernements privilégient alors le court terme aux réformes de structure, arides et difficiles à mettre en œuvre. En termes d’élections, un euro d’augmentation pour les médecins, ça rapporte plus que des points de T2A pour les hôpitaux !
En outre, la multiplication des rapports et des missions d’étude sur la médecine générale (Briet, Legman, Hubert…) donne le sentiment que l’on s’engage dans une valse de séduction devant les médecins avant les échéances politiques de 2012.
Alors, faut-il que le gouvernement ne se concentre que sur la médecine générale et libérale ?
D’abord, la loi HPST, même contestée par les leaders médicaux, a tenté d’apporter quelques réponses aux difficultés de la médecine libérale au travers des maisons de santé, des contrats individuels, des projets de territoires et autres CAPI. En concrétisant l’idée de coopération, elle a jeté les bases d’une nouvelle approche de la médecine qui va du médecin généraliste au chirurgien hospitalier. « Abattre les cloisons » est, au fil des mois, devenu un slogan qui marche !
Et surtout, en pleine production des décrets de la loi, toutes les questions de gouvernance, de financement des soins et de la recherche, de la psychiatrie ne sont pas réglées.
C’est sans doute ce que diront les hospitaliers, à Hôpital Expo, au cours d’un de leurs plus importants rassemblements.
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