La DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) vient de publier une étude intitulée « Recours urgents et non programmés à la médecine générale de ville : satisfaction des patients et suites éventuelles ». Un travail qui fait suite à une précédente enquête relative aux usagers des urgences hospitalières.
Premier enseignement, 91 % de ces recours urgents* donnent lieu à une prescription médicamenteuse, «contre 80% pour l'ensemble des consultations auprès des médecins généralistes», et 70 % pour les passages aux urgences hospitalières. Selon l'étude de la DREES, lorsqu'à l'occasion de ce recours non programmé aux soins le patient déclare une douleur, une gêne ou une fièvre, «la séance aboutit presque toujours à une prescription médicamenteuse, et ce indépendamment de la pathologie et des caractéristiques socio-démographiques du patient».
De plus, les traitements prescrits ou recommandés à l'issue de ces recours «sont massivement suivis, en particulier les prescriptions médicamenteuses». Ainsi, 98 % des personnes à qui une ordonnance a été remise déclarent avoir suivi le traitement, même si les auteurs reconnaissent qu'il n'est pas possible d'en savoir plus sur «la forme prise par cette observance, partielle ou complète». Il ressort néanmoins de cet aspect de l'étude que plus les patients sont âgés, plus ils déclarent suivre les prescriptions.
Pour un médecin sur dix, la consultation en urgence ne s'imposait pas.
Pour les examens complémentaires prescrits à l'occasion d'une consultation urgente ou non programmée, près de 90 % des patients déclarent les avoir réalisés. Mais l'observance des examens dépend pour bonne part de la nature de la pathologie : 66 % des patients présentant une affection chronique stable font les examens prescrits, un pourcentage qui monte à 94 % pour un problème traumatique ou cardiaque. Les patients se soumettent moins volontiers aux examens prescrits si des médicaments leur ont également été proposés (84 %). «Tout se passe, note l'étude à ce sujet, comme si la poursuite d'examens devenait secondaire une fois que des médicaments sont prescrits.»
Lors de ces consultations, environ 20 % des patients ont été orientés vers un autre professionnel. Plus de 60 % de ces patients l'ont effectivement contacté, mais les auteurs remarquent que, parmi eux, les patients âgés respectent plus volontiers cette instruction (75 %), tandis qu'à peine un bénéficiaire sur deux de la CMU complémentaire suit ce conseil.
Enfin, si un patient sur six juge excessif le temps d'attente (tant pour une visite que pour une consultation), 96 % d'entre eux jugent suffisant le temps que le médecin leur a accordé, et 96 % qu'ils ont reçu des explications satisfaisantes sur leur problème de santé (75 % pour les usagers des urgences hospitalières). Cerise sur le gâteau, 99 % de ces patients se déclarent très ou plutôt satisfaits de leur prise en charge par la médecine générale à cette occasion (contre 95 % pour les usagers des urgences hospitalières).
A noter cependant que, pour un médecin sur dix, le patient n'avait pas de raison de le consulter dans ces circonstances.
* 79 % des patients analysés dans cette enquête ont rencontré leur médecin habituel dans le cadre de ce recours urgent. 16 % avaient un médecin habituel mais en ont rencontré un autre à l'occasion de ce recours urgent. Enfin, 5 % des patients n'avaient pas de médecin habituel.
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