LE NOUVEAU rapport sur le paludisme dans le monde publié par l'OMS fait le point sur la situation entre 2004 et 2006. Il se fonde sur des données issues de la surveillance systématique réalisée dans une centaine de pays d'endémie et sur les enquêtes menées auprès des ménages dans quelque vingt-cinq pays, principalement en Afrique. «Comme le paludisme n'est pas diagnostiqué avec certitude dans la plupart des pays de prévalence, les données fiables manquent», souligne l'OMS, qui a dû avoir recours à des estimations en fonction de méthodes variables d'une région, voire d'un pays, à l'autre.
Selon ces nouvelles méthodes de calcul, le nombre de cas de paludisme survenus en 2006 est estimé à 247 millions, dont près de 1 million de cas mortels, pour la plupart chez les enfants de moins de 5 ans. En juillet 2008, 109 pays, dont 45 en Afrique, sont toujours impaludés. «En janvier 2007, les Émirats arabes unis ont été le premier ancien pays d'endémie à être certifié exempt de paludisme par l'OMS depuis les années 1980», note le rapport. Cela porte le nombre total de pays et territoires sans palu à 92.
L'arsenal des moyens de lutte contre la maladie comporte désormais les moustiquaires à imprégnation durable, les associations médicamenteuses à base d'artémisinine (ACT), la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent et le traitement préventif intermittent pendant la grossesse. Reste que leur diffusion n'est pas encore optimale. Les quantités de moustiquaires disponibles ont augmenté en 2006, mais étaient encore bien inférieures aux besoins : seulement 125 millions de personnes en Afrique étaient protégés sur les 650 millions de personnes exposées. Seulement 3 % des enfants qui en ont besoin ont accès aux ACT alors que le pourcentage de femmes qui ont bénéficié d'un traitement préventif pendant leur grossesse n'est que de 18 %. La couverture en pulvérisation intradomiciliaire n'est suffisante pour protéger 70 % de la population que dans 5 pays.
Les premiers résultats.
La charge du paludisme reste élevée. Cependant, «l'augmentation récente des financements a commencé à se traduire en 2006 par une extension de la couverture des interventions essentielles, notamment les moustiquaires», assure l'OMS. Pour la première fois, 3 pays africains ont signalé une baisse spectaculaire, d'au moins 50 % du nombre de décès par paludisme à l'échelle nationale : l'Érythrée, le Rwanda et Sao Tomé-et-Principe. Six autres pays ont observé une baisse du nombre de décès : le Cambodge, les Philippines, le Laos, le Surinam, la Thaïlande et le Vietnam. Un impact positif plutôt rassurant quant à l'efficacité des interventions antipaludiques et des investissements, internationaux en Afrique et majoritairement nationaux pour les autres régions, et qu'il «faut maintenant étendre à l'ensemble de l'Afrique et au reste du monde», a conclu Ray Chambers, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le paludisme.
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