Une étude sur l'anesthésie

90 % des Français font confiance au praticien

Publié le 07/04/2004

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EN DEPIT DE PROGRES spectaculaires enregistrés au cours des vingt dernières années en anesthésie, la crainte de ne pas se réveiller est encore bien présente chez les Français qui, en revanche, font une confiance quasi aveugle à leur anesthésiste, selon une enquête.
Plus d'une personne sur deux redoute de devoir subir une anesthésie générale ; mais 90 % des personnes interrogées font « confiance » ou « totalement confiance » au médecin chargé de les endormir, selon l'enquête qui sera commentée lors du 13e Congrès mondial des anesthésistes, à Paris, du 17 au 23 avril.
La méfiance manifestée par 3 % à 10 % des Français semble plus liée à l'acte médical qui va être réalisé qu'au professionnel qui va le pratiquer. L'appréhension est nettement plus forte chez les femmes (64 %) que chez les hommes (41 %) et, si le choix leur était offert, 49,5 % des personnes interrogées préféreraient une anesthésie loco-régionale, malgré « la peur d'être conscient, de voir ou d'entendre » qui l'emporte largement sur la peur de la douleur.
• Environ la moitié des Français jugent « importants » ou « exceptionnels », les progrès réalisés par l'anesthésie.
• Les deux tiers des patients déclarent avoir été informés du risque anesthésique, mais moins de la moitié ont été consultés sur le choix de la technique utilisée.
• La majorité des Français (98 %) considèrent l'anesthésiste comme « l'homme d'avant et pendant l'opération », 87 % lui attribuent la responsabilité de la surveillance postopératoire ; mais 68 % seulement savent qu'une partie de son rôle consiste à prendre en charge la douleur.
En vingt ans, le taux de mortalité lié à l'anesthésie a été divisé par dix : il survenait un décès pour 13 200 actes en 1983, contre un pour 145 000 l'an dernier. Dans le même laps de temps, le nombre des anesthésies a plus que doublé, de 3,6 millions en 1980 à 8 millions en 1999, et la proportion des pathologies graves ou des personnes âgées traitées est passée de 6 % à 12 %, selon une étude de l'Inserm et de la Sfar (Société française d'anesthésie et de réanimation), qui a été publiée à l'automne 2003.
La présente enquête a été réalisée par téléphone auprès de 200 personnes de 18 à 60 ans, représentatives de la population française, entre les 10 et 20 février.