9 médecins élus ou réélus, 61 en ballottage, 115 éliminés

LES CANDIDATS MÉDECINS aux élections législatives ont profité de la déferlante bleue. Neuf d'entre eux (8 de l'UMP et 1 du Parti social libéral européen, nom officiel du Nouveau Centre, qui regroupe les anciens de l'UDF ayant rejoint la majorité présidentielle) sont élus ou réélus dès le premier tour. Plus de 8 % de l'ensemble des 110 députés sont assurés dès maintenant de siéger à l'Assemblée nationale durant les cinq prochaines années. Ce qui n'est pas si mal.

Sur les 185 médecins qui se sont présentés à ces élections législatives, 38 UMP ou de la majorité présidentielle et 23 socialistes (ou se réclamant de la gauche) sont en ballottage et pourront donc solliciter les suffrages des Français au deuxième tour de ces élections législatives. Ce sont donc en tout 61 médecins qui seront candidats dimanche. Avec des chances diverses.

Si certains sont bien placés et n'ont guère de craintes sur le résultat – c'est le cas notamment du Dr Renaud Muselier (UMP) à Marseille, du Pr Jacques Domergue, du Dr Paul-Henri Cugnenc (tous les deux UMP dans l'Hérault), et dans une moindre mesure du socialiste de Paris, le Dr Jean-Marie Le Guen –, d'autres sont dans une situation bien plus délicate. C'est le cas du Pr Alain Touraine (PS) qui est largement distancé par le député UMP sortant, le Pr Jean-Michel Dubernard, dans le duel qui oppose les deux hommes dans la 3e circonscription de Lyon. Malgré l'appel du troisième homme de ce premier tour de scrutin, l'ancien ministre Azouz Begag, à s'opposer à la réélection du Pr Dubernard, la tâche du candidat socialiste s'annonce presque impossible, tant l'écart est grand entre les deux hommes.

D'autres duels de médecins seront intéressants à suivre au cours de dimanche prochain : c'est en particulier le cas à Paris, où le député sortant, le socialiste, le Dr Serge Blisko, affronte la candidate de l'UMP, le Dr Véronique Vasseur. Les deux candidats sont presque au coude-à-coude avec une légère avance pour le socialiste. Mais celui-ci devrait retrouver son siège car les réserves de voix à gauche, notamment chez les Verts, semblent plus importantes qu'à droite. Il est vrai que le Dr Blisko, ancien médecin généraliste, est très bien implanté dans cette 10e circonscription de Paris, à cheval sur le 13e et le 14e arrondissement.

Autre affrontement à suivre : celui qui oppose, à Ajaccio, le maire de la ville, le Dr Simon Renucci (député sortant divers gauche) à son confrère UMP, le Dr Philippe Cortey. Celui-ci fait légèrement la course en tête. Dans cette circonscription, ce seront les voix des nationalistes qui pourraient faire la différence. Malgré son excellente implantation et sa très bonne réputation, Simon Renucci n'est pas assuré de sa réélection.

A noter l'affrontement intéressant à plus d'un titre qui va opposer à Bordeaux le ministre d'Etat Alain Juppé à une cancérologue socialiste, Michèle Delaunay. Arrivé en tête avec 43,73 % des suffrages, le ministre a cependant quelques inquiétudes sur les reports de voix.

On notera l'échec du Dr André Chassort, ancien secrétaire général adjoint de l'Ordre, qui se présentait avec l'étiquette du Modem dans la 2e circonscription de Saône-et-Loire et qui n'a recueilli que 6,81 % des suffrages. Il est donc éliminé.

Reste à savoir si le nombre de praticiens dans l'hémicycle dépassera celui de la précédente Assemblée et si le chiffre de 42 députés médecins sera dépassé.

> JACQUES DEGAIN