Considérée comme une priorité par le chef de l'Etat, « l'insertion des personnes handicapées, de façon digne », passe, bien entendu, par l'école. Pour la rentrée 2003-2004, ils sont environ 87 000 élèves handicapés inscrits à la maternelle, dans le primaire, au collège et au lycée, alors que 113 000bénéficiaient de l'Allocation d'éducation spéciale en tant qu'enfant handicapé scolarisable.
C'est dans le premier degré que les effectifs sont les plus importants, avec 67 000 enfants. Ces jeunes se retrouvent soit dans une classe normale en intégration individuelle (30 000), soit dans une classe d'intégration scolaire (CLIS). En CLIS, les élèves sont regroupés par handicap. Dans le secondaire, on compte plus de 20 800 collégiens et lycéens : 15 000 relèvent de l'intégration individuelle, 4 000 d'unités pédagogiques d'intégration et 1 800 d'établissements régionaux d'enseignement adapté*.
Tous ces jeunes, compte tenu de « besoins particuliers , nécessitent bien souvent un accompagnement médico-éducatif. C'est notamment le rôle des services d'éducation spécialisée et de soins à domicile, financés par l'assurance-maladie », précise-t-on au secrétariat d'Etat aux Personnes handicapés. Les difficultés de certains peuvent néanmoins être telles qu'elles rendent impossible une scolarisation à temps plein. Ainsi, les établissements médico-éducatifs accueillent actuellement 108 000 enfants et adolescents, dont 44 995 en internat contre 48 525 en 1998.
L'intégration est l'exception
Reste que, « de 10 000 à 13 000 jeunes sont sans solution », à l'écart de l'école ordinaire comme des structures médico-éducatives, estime le secrétariat d'Etat. Il s'agit, précise-t-il, de polyhandicapés ou d'autistes. Au total, « 7 % seulement des handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire, ce qui signifie que plus de 90 % restent dans des structures plus ou moins ségrégatives, l'intégration scolaire demeurant l'exception », écrivait le Dr Paul Blanc, sénateur UMP des Pyrénées-Orientales dans un rapport (juillet 2002) réaffirmant « le principe d'obligation scolaire » inscrit dans la loi de 1975 promise à la réforme.
Dans quelques semaines, ce sont 7 000 étudiants handicapés qui prendront la route de l'université.
De son côté, l'association Grandir à l'école (aide aux parents d'enfants handicapés mentaux) lance une campagne à la radio en faveur de la scolarisation en milieu ordinaire. Le message « Vaincre les réticences et la peur des différences » est diffusé jusqu'à la fin du mois sur NRJ, Nostalgie, Europe 2, Chérie FM et RFM. L'organisation a pour vocation d'informer et de soutenir notamment les parents de trisomiques 21. En outre, elle sensibilise le grand public et s'emploie à l'amener à « changer de mentalités » vis-à-vis du handicap. Grandir à l'école considère que la scolarisation de tous est un droit et que la scolarisation en milieu ordinaire des handicapés, avec des structures adaptées, est une « chance pour tous, aussi bien pour les enfants concernés, qui sont toujours capables d'apprendre quelque chose, que pour ceux qui partagent leur vie ».
* Chiffres produits par le secrétariat d'Etat aux Personnes handicapés.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature