C'EST LE MINISTRE de la Santé lui-même qui l'a annoncé lundi lors de son passage en qualité de porte-parole du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. Une campagne de vaccination contre le méningocoque C va être organisée dans l'ensemble du département de la Haute-Vienne. L'information est confirmée par le préfet Michel Cardot, qui, le lendemain, lors d'une conférence de presse, en a précisé les modalités.
Cette mesure, décidée par la Direction générale de la santé (DGS) en collaboration avec la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) de la Haute-Vienne, après avis du comité technique des vaccinations, intervient à la suite de la survenue, depuis le 22 janvier dernier, de six cas d'infection invasive à méningocoque, dont deux mortels. «Si l'on considère les cinquante-deux dernières semaines, soit un an, ce sont 7casd'infections à méningocoqueC qui ont été recensés dont 3décès», souligne le Dr Michel Boullaud, de la Ddass. Le seuil épidémique n'a lui pas été atteint, le seuil d'alerte de 2 cas pour 100 000 habitants a, lui, été franchi. Les cas les plus récents ont été enregistrés les 17 et 28 février derniers. Le premier, un collégien de 13 ans, scolarisé dans un établissement de Pierre-Buffière (Haute-Vienne) près de Limoges, est décédé des suites de son infection au cours de son hospitalisation au centre hospitalier universitaire de Limoges. Une chimioprophylaxie préventive des sujets contacts (entourage familial et personnes ayant été en contact très rapproché et prolongé) a été mise en place. Le second, un garçon de 10 ans habitant la Haute-Vienne (Aix-sur-Vienne), mais qui a dû être hospitalisé au centre hospitalier de Pau (Pyrénées-Atlantiques) alors qu'il était en vacances dans la région. L'hypothèse d'une contamination dans la Haute-Vienne a été privilégiée par les autorités sanitaires. La prophylaxie a consisté en une antibiothérapie préventive et une vaccination des cas contacts dans l'entourage (famille et camarades de classe).
Interrompre la circulation du méningocoque.
Depuis le 28 février, aucun autre cas n'a été signalé. «Au vu des données, le comité technique des vaccinations a rendu un avis le 9mars où il recommande une vaccination de masse afin d'interrompre la circulation de la bactérie», précise le Dr Boullaud. La campagne de vaccination prévue entre le 19 mars et le 14 avril «n'est pas une mesure d'urgence, mais une mesure préventive», a donc déclaré le préfet. La décision a été prise «dans un souci de sécurité, pour éviter tout autre risque», souligne-t-il. Environ 80 000 enfants et adolescents âgés de 2 mois à 19 ans sont concernés, soit parce qu'ils résident dans le département, y sont scolarisés ou sont en mode de garde collective (crèche, garderie). Les enfants et adolescents qui habitent en dehors du département mais qui doivent y effectuer un séjour en collectivité peuvent également se faire vacciner. Dans tous les cas, la vaccination qui est seulement recommandée, mais non obligatoire, sera gratuite. Des médecins scolaires, les médecins de PMI et les médecins libéraux seront mobilisés. Un Numéro Vert (08.11.00.06.87) est d'ores et déjà mis à la disposition du public. Chaque famille concernée sera avertie de manière individuelle par courrier ou mail.
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