A L'APPROCHE du sixième anniversaire de la loi Kouchner du 4 mars 2002, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS, regroupant 27 associations de patients et d'usagers) a publié hier un sondage de l'institut LH2 sur les droits des malades et la qualité du système de santé. Ce baromètre LH2-CISS* traduit une certaine inquiétude des personnes interrogées par rapport aux inégalités d'accès aux soins. Pour «lutter contre le manque de médecins qui s'annonce pour les années à venir ausein de certaines régions», 96 % des Français sondés approuvent l'idée de «former plus de médecins», mais 75 % sont aussi «tout à fait ou plutôt d'accord» pour «obliger les médecins à s'installer dans les régions dans lesquelles il y a des manques» (25 % se disent contre). En outre, 58 % optent pour la délégation d'actes médicaux à des «professionnels de santé (infirmières ou kinés par exemple) , spécifiquement formés».
Un système de santé performant.
Si 64 % de la population trouve toujours le système de santé français «de plus en plus performant», 56 % (voire 61 % chez les femmes) pensent que celui-ci «ne permet pas à tous les habitants du pays de bénéficier de la même qualité de soins, quelle que soit leur situation».
En tant que patients, les personnes interrogées se montrent plus ou moins satisfaites en fonction du type d'informations reçues. Quatre-vingt-six pour cent des Français (et 91 % des cadres) ont le sentiment que leur(s) médecin(s) habituel(s) leur «apporte(nt) l'information dont (ils) ont besoin concernant (leur) état de santé ainsi que les soins et les traitements qui y sont liés». Près de neuf personnes sur dix estiment de même que ces derniers «prennent suffisamment en compte (leurs) demandes et (leurs) attentes».
Quatre-vingt pour cent se sentent par ailleurs «bien informés sur la qualité des soins» qu'ils vont recevoir chez un professionnel de santé. Le taux de satisfaction des patients sondés est un peu moindre (65 %) concernant l'information «sur les actions à mener en cas de problème suite à un acte de soin (hospitalisation, acte de diagnostic ou de prévention) ». A l'heure où se prépare un décret sur les devis médicaux obligatoires à partir d'un certain montant d'honoraires, les informations préalables sur le coût des soins dispensés et leur prise en charge sont jugées bonnes par 59 % des personnes.
Quant à l'informatisation des données de santé, elle est perçue à 72 % comme «un moyen de mieux soigner les patients», mais aussi comme «un moyen de réduction des coûts pour la Sécurité sociale» (à 66 %) et «un risque d'atteinte à la vie privée du patient» (à 55 %).
Après la signature en 2006 de la convention AERAS (pour «s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé»), le baromètre LH2-CISS révèle que 17 % des Français (et 20 % des cadres) déclarent avoir essuyé un refus d'accès au crédit, par une banque ou une compagnie d'assurances, en raison d'un handicap ou d'une maladie.
Enfin, les personnes sondées placent les médecins en tête de liste pour représenter les malades et les usagers du système de santé. Leurs médecins sont jugés «légitimes» dans ce rôle par 91 % des gens, devant les associations de malades, de handicapés ou d'usagers (86 %), les mutuelles (77 %), les administrations et institutions publiques, comme l'assurance-maladie ou le ministère de la Santé (73 %), les syndicats (48 %) et les partis politiques (26 %).
* Sondage réalisé par téléphone les 1er et 2 février auprès d'un échantillon national de 1 056 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas).
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