L'UMP FAIT UN « CARTON » chez les médecins libéraux qui vont voter à une très large majorité pour les candidats présentés par cette formation et ses alliés lors du premier tour des élections législatives, qui a lieu dimanche prochain.
Selon le sondage réalisé par l'Ifop auprès de 502 praticiens (319 généralistes et 183 spécialistes) et publié par « le Quotidien », 56 % d'entre eux vont voter pour l'UMP et la majorité présidentielle. On se souvient qu'un sondage réalisé à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle (« le Quotidien » du 12 avril 2007) montrait que Nicolas Sarkozy avait la faveur de 48 % des médecins libéraux ; un score déjà très élevé, mais amplifié à l'occasion de ce premier tour des législatives. Les médecins, en l'occurrence, vont plus loin que l'ensemble des Français qui, selon le sondage publié par « Paris-Match » et réalisé également par l'Ifop, affirment à 41 % qu'ils vont choisir dès le premier tour des législatives un candidat présenté par le parti qui était présidé par Nicolas Sarkozy jusqu'à son accession à la magistrature suprême.
L'ampleur du score réalisé par les candidats de l'UMP peut évidemment étonner, mais la réelle surprise vient de la performance du Mouvement démocrate (Modem), lancé il y a quelques jours seulement par François Bayrou, qui fait jeu égal avec le Parti socialiste. Les candidats de ces deux formations recueilleraient 18 % des suffrages des médecins libéraux. Ce qui confirme la percée de la formation de François Bayrou dans le monde libéral de la santé et notamment chez les médecins qui, à 29 %, loin devant la candidate socialiste, affirmaient à la veille du premier tour de la présidentielle qu'ils avaient l'intention de voter Bayrou.
Ce qui n'empêchera pas près d'un quart d'entre eux de choisir un candidat de l'UMP lors du premier tour des législatives. Une part importante de l'électorat de François Bayrou a donc décidé de ne pas suivre le leader du Modem dans sa démarche.
Score médiocre du PS.
Quant au Parti socialiste, il réalise un score toujours médiocre, conforme à ses précédentes performances dans le monde libéral. Tout au plus les socialistes pourront-ils trouver quelque réconfort dans le fait que les moins de 45 ans sont légèrement plus nombreux (21 %) à leur accorder leurs suffrages ; mais le fait que 53 % de cette tranche d'âge choisisse l'UMP et la majorité présidentielle ne peut leur laisser guère d'illusions sur l'évolution de cet électorat.
Les médecins libéraux votent donc largement à droite, ce qui n'est pas une réelle surprise, on en conviendra. Ils rejettent largement les extrêmes, notamment l'extrème droite, et donc le Front national. Puisque 1 % seulement d'entre eux (contre 6 % des Français) affirment qu'ils vont voter pour la formation de Jean Marie Le Pen. Un score identique pour le Parti communiste. Quant aux candidats des Verts, ils n'arrivent à convaincre que 3 % des médecins, comme des Français en général, de l'utilité de leur démarche.
Bachelot plébiscitée.
Ce sondage doit également réjouir la nouvelle ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. Roselyne Bachelot se voit plébiscitée par les médecins libéraux qui lui font confiance à 62 % (contre 33 % qui sont d'un avis contraire). C'est certes 12 points de moins que chez les pharmaciens qui sont 74 % à la soutenir, selon un sondage réalisé également par l'Ifop et que doit publier demain notre confrère « le Quotidien du Pharmacien ». Il est vrai que la nouvelle ministre est pharmacienne de formation et de profession et que ceci explique sans doute cela. Mais Roselyne Bachelot bénéficie dans le monde de la santé d'un « état de grâce » incontestable qu'elle pourrait mettre à profit lors de ses prochaines rencontres avec les syndicats de médecins libéraux. Le président de la Csmf, le Dr Michel Chassang, inaugure demain cette série d'entretiens bilatéraux, à un moment où l'inquiétude est forte chez les médecins libéraux.
Enfin, on notera avec intérêt que les praticiens ont un avis mitigé au sujet du partage des nouvelles compétences ministérielles entre la Santé et la Sécurité sociale. Le fait que le ministère des Comptes publics ait aussi autorité sur le financement de la protection sociale et notamment sur les recettes n'émeut pas le monde libéral : 47 % des médecins libéraux, contre 43 %, estiment que c'est une « bonne chose » concernant la politique de santé en France. Pas de quoi soulever une nouvelle polémique.
Groupe UMP : un médecin succéderait bien à un médecin
Pour la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Marc Laffineur, aujourd'hui vice-président du groupe, député de Maine-et-Loire et anesthésiste-réanimateur de formation, a fait savoir qu'il était candidat à la succession de Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie et ORL de formation, qui a occupé cette fonction pendant les dernières années de la précédente législature. Deux anciens ministres délégués du gouvernement Villepin – Jean-François Copé et Christian Estrosi – sont également sur les rangs.
Fiche technique
Sondage réalisé par l'Ifop pour « le Quotidien du médecin » à partir d'un échantillon de 502 médecins, représentatif des médecins libéraux.
Ont été interrogés 319 médecins généralistes et 183 médecins spécialistes.
La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, spécialité) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont eu lieu par téléphone au domicile des personnes interrogées, du 29 mai au 1er juin 2007.
l'Ifop rappelle que les résultats de cette enquête doivent être interprétés comme une indication significative de l'état des rapports de force actuels. En aucun cas, ces résultats ne constituent un élément prédictif des résultats le jour du vote.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature