Un séminaire du groupe Alcool de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'achève aujourd'hui à Royaumont, dans le Val-d'Oise, a permis de faire le point sur l'état d'avancement de la mise en uvre du programme BMCM* (« Boire moins, c'est mieux ») dans une trentaine de pays.
En France, ce projet multicentrique de l'OMS, qui donne la possibilité aux acteurs du soin primaire d'installer dans leur pratique le repérage systématique des buveurs excessifs et de mettre en place une intervention brève (conseils), est relayé par l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme** sous la responsabilité du Dr Philippe Michaud. Financé par le ministère de la Santé, l'assurance-maladie et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, le programme est actuellement testé dans quatre agglomérations nouvelles : Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), Evry (Essonne), Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) et Saint-Quentin-en-Yvelines.
2 euros le repérage,
10 euros les conseils
Cinq cent cinquante généralistes ont été enrôlés. Ils sont formés en quatre heures à repérer en deux minutes un buveur excessif et à le conseiller en cinq minutes. Cela doit devenir, dans l'exercice du praticien, un geste banal, au même titre que la prise de tension, sachant qu'un patient sur cinq, en médecine générale, se laisse aller à boire plus que de raison sans être toutefois dépendant.
Le repérage est réalisé grâce à cinq questions : la fréquence de l'alcoolisation, le nombre de verres standard (10 g d'alcool), les réactions de l'entourage, la nécessité éventuelle de boire le matin pour être en forme et la perte de mémoire. Les recommandations, qui peuvent donc être formulées en cinq mimutes, concernent notamment le risque couru au-delà de trois verres quotidiens pour l'homme et de deux chez la femme, l'intérêt de la réduction de la consommation par rapport au risque hépatique ou cardiaque par exemple, d'une tension artérielle ou d'un cholestérol excessifs, ou encore les objectifs à atteindre, deux verres par repas, ou passer de huit à six verres par jour.
Depuis le début du mois, chaque médecin volontaire est payé 2 euros pour un repérage et 10 euros l'intervention brève.
Les résultats de l'opération BMCM seront connus en décembre prochain. On sait déjà que la moitié des buveurs excessifs sollicités par leur médecin de famille réduisent de façon significative leur consommation.
* 01-46-69-01-83
** ww.anpa.asso.fr.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature