A L'OCCASION DE LA COMMISSION nationale des études médicales (Cnem), le ministère de la Santé a proposé l'ouverture de 5 366 postes répartis à quasi égalité entre la médecine générale (2 693) et les autres spécialités (2 673). Cette augmentation (plus 21,1 %) par rapport aux 4 760 postes offerts l'an passé aux candidats des épreuves classantes nationales (ECN), résulte de la hausse du numerus clausus enregistrée au cours de l'année 2002.
Les effectifs de spécialités médicales sont cette année en hausse significative, avec l'ouverture de 952 postes en 2007 contre 760 l'an dernier. Cette augmentation était réclamée depuis deux ans par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) et l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux (Isnih). De la même façon, la biologie médicale va voir arriver des renforts puisque le ministère de la Santé envisage d'ouvrir à la rentrée 82 postes dans cette discipline.
L'objectif du gouvernement est de renforcer le pool de biologistes qui se lanceraient dans la recherche avec les pharmaciens. La médecine générale, qui a vu depuis trois ans près de 2 000 postes d'internes non pourvus par les étudiants - ils préfèrent redoubler plutôt qu'opter pour la spécialité - enregistre une hausse de 15 % des postes ouverts.
L'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) craint de se retrouver, une fois de plus, en octobre prochain, avec une importante inadéquation entre le total des postes proposés et ceux qui seront finalement pourvus. En effet, comme l'an dernier, des résidents - près de 300 - devraient passer les ECN dans le but d'obtenir le diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale pour prétendre plus tard à l'accès de diplômes complémentaires (Desc).
Adapter l'appareil de formation.
Après les augmentations observées depuis 2005 dans le cadre de plans gouvernementaux, les bataillons de la psychiatrie et la chirurgie stagnant, à l'instar des autres spécialités (pédiatrie, anesthésie-réanimation, gynécologie médicale et obstétricale, médecine du travail et santé publique).
Les chiffres annoncés aux membres de la Cnem - étudiants, syndicats médicaux et hospitaliers - ont, semble-t-il, fait l'objet d'un consensus. Ils doivent maintenant être publiés au « Journal officiel ».
Les étudiants souhaitent que l'arrêté qui fixera définitivement cette répartition par spécialité et par région paraisse avant les 12 et 13 juin, dates des ECN, et non après le début des épreuves comme ce fut le cas l'an dernier. Surtout, ils souhaitent que la forte hausse du nombre d'internes dans les années à venir - plus de 7 000 dans quatre ans - fasse l'objet d'une adaptation de l'appareil de formation. «Tous ces internes doivent pouvoir bénéficier de stages réellement formateurs», explique Virginie Prade, présidente de l'Anemf. Devant la saturation qui frappe déjà certaines spécialités comme la chirurgie ou la gynécologie-obstétrique, d'aucuns réclament l'ouverture de nouveaux terrains de stage dans le privé. Le dossier de la formation sera, à n'en pas douter, un des grands chantiers sur lequel devra se pencher le futur gouvernement.
Répartition par spécialité
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