LE « BULLETIN épidémiologique hebdomadaire » publie cette semaine l'étude qui, pour la première fois, donne une estimation fiable de la mortalité liée au VHC et au VHB en France. Réalisée à partir des données de l'année 2001 du centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC-INSERM), l'analyse s'est appuyée sur toutes les informations médicales rapportées par le médecin sur le certificat de décès et sur une enquête complémentaire auprès des médecins certificateurs avec retour au dossier médical. L'objectif était d'estimer la mortalité annuelle nationale, associée aux hépatites virales B et C.
En 2001, sur les 531 072 décès survenus en France métropolitaine, 34 839 certificats mentionnaient des pathologies pouvant évoquer un lien avec le VHB ou le VHC. Parmi ces décès, 961 ont été tirés au sort et une analyse détaillée a été réalisée par des experts hépatologues. Les décès ont été déclarés «imputables» au virus, lorsque ce dernier avait joué un rôle majeur, ou lorsqu'il expliquait à lui seul le décès.
Le nombre annuel de décès associés respectivement au VHC et au VHB est estimé à 3 618 et à 1 507 respectivement, soit 6,1 et 2,5 décès pour 100 000 habitants. Celui des décès imputables aux deux virus est, lui, de 2 646 et de 1 327 (4 000 au total), soit 4,5 et 2,2 décès pour 100 000. Dans les deux cas, la mortalité progresse avec l'âge et il existe une surmortalité masculine.
Alcool et VIH.
Le stade de la maladie au moment du décès était au moins une cirrhose dans 95 et 93 % des cas imputables au VHC et au VHB et un carcinome hépatocellulaire sur cirrhose dans 33 et 65 % des cas. L'âge moyen au décès était de 66 et de 65 ans contre 75 ans dans la population française, toutes causes confondues. Il est plus précoce en cas de consommation excessive de boissons alcoolisées (58 et 52 ans). En cas de coïnfection par le VHC/VIH, l'âge du décès est abaissé à 40 ans.
Les résultats confirment la gravité de l'infection en France, de même que l'impact des cofacteurs, alcool et VIH. Ils soulignent, enfin, la nécessité de poursuivre les programmes de prévention et de dépistage du portage chronique du VHC et du VHB.
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