L'épreuve de force commence. Pour passer aux 35 heures suivant les modalités qu'ils souhaitent, les médecins hospitaliers sont en grève aujourd'hui toute la journée, leurs syndicats ayant, faute de propositions convaincantes des pouvoirs publics, maintenu leur mot d'ordre.
Les organisations de praticiens hospitaliers (PH) attendaient en particulier le chiffrage du dernier projet du ministère de la Santé (« le Quotidien » du 10 octobre). Ce chiffrage n'est pas arrivé. En revanche, les directeurs d'hôpital ont tous reçu une lettre dans laquelle Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, les invite à diffuser ses propositions parmi leurs équipes médicales. Certes, le ministre précise que cela doit être fait « en concertation avec les organisations syndicales ». Il n'empêche, la manœuvre passe mal auprès de ceux qui participent aux négociations et qui ont l'impression qu'on les « suspecte de faire de la rétention d'information », selon les mots du président de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), le Dr Pierre Faraggi.
Dix-huit jours de congé supplémentaires, mise en place d'un compte épargne temps, intégration des gardes dans un temps de travail arrêté à 48 heures hebdomadaires au maximum, instauration d'une indemnité de sujétion pour le travail de nuit, de dimanche et de jour férié, possibilité pour les volontaires de travailler au-delà de 48 heures sur des plages horaires de 12 heures payées 300 euros (1 976 F), création sur deux ans de 1 500 postes de PH et d'assistants : certains jugent ce dispositif trop imprécis pour y adhérer. D'autres rejettent tout bonnement tout ou partie de son contenu. C'est le cas de la CMH (Coordination médicale hospitalière), dont le président, le Dr François Aubart, s'étonne par exemple du nombre de postes que le gouvernement se propose de créer : « Pour les PH, cela va représenter un poste par gros établissement ! Cela se passe de commentaires. » C'est aussi le cas des urgentistes, dont la grève illimitée lancée par l'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France) serait suivie à 60 %. Les anesthésistes exerçant dans les hôpitaux généraux sont également très remontés.
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