Y aura-t-il une grève des médecins toute la journée de vendredi dans les hôpitaux publics pour protester contre les conditions programmées de leur passage aux 35 heures ? Les syndicats doivent le décider aujourd'hui, au vu du chiffrage des dernières propositions que leur a faites le gouvernement.
Mis à part les urgentistes, qui, à l'appel de l'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France), devaient reconduire en début de semaine leur mouvement de grève - depuis cinq jours, ils ne travaillent que sur assignation -, les médecins hospitaliers attendent en particulier de connaître le montant des primes de nuit, de week-end et de jours fériés que les pouvoirs publics sont prêts à leur octroyer, ainsi que celui de l'indemnité qui sera versée aux praticiens dépassant leurs 48 heures de travail hebdomadaires.
Ajoutées au pas en avant fait par le gouvernement lors de la troisième séance de négociation sur l'aménagement et la réduction du temps de travail (ARTT) des médecins hospitaliers (proposition de 18 jours de congé supplémentaires, d'un temps de travail limité à 48 heures hebdomadaires incluant la garde et l'activité libérale, engagement d'une rémunération du travail de nuit au moins égale à celle du travail de jour, création de 1 500 nouveaux postes en deux ans), les décisions que doit communiquer aujourd'hui aux syndicats le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, seront déterminantes. Soit elles font voir le verre à moitié plein à l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers), à la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), à la CMH (Coordination médicale hospitalière) et au SNAM (Syndicat des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes), et ces organisations reviennent sur le mot d'ordre de grève des soins lancé pour vendredi. Soit elles leur font voir le verre à moitié vide et la grève est maintenue. A priori, tout est possible. Y compris l'éclatement du front uni présenté jusqu'à présent par les praticiens hospitaliers (PH) dans cette négociation des 35 heures. En effet, si certains syndicats, comme le SNAM, paraissent plutôt séduits par les dernières propositions des pouvoirs publics, d'autres flairent « un piège ». C'est notamment le cas de la CHG, dont le président, le Dr Pierre Faraggi, redoute que le texte en projet « conduise, en période de démographie médicale déficitaire, à faire travailler les médecins qui n'assurent pas de gardes 48 heures par semaine ».
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