Les médecins hospitaliers reprennent aujourd'hui à 14 heures le chemin du ministère de la Santé pour négocier les conditions de leur passage aux 35 heures.
Cette nouvelle séance de discussion - dont le gouvernement a laissé entendre qu'il souhaitait qu'elle soit la dernière - intervient trois jours après que les médecins de l'hôpital public ont fait la preuve de leur détermination à obtenir gain de cause sur le terrain de la réduction du temps de travail (RTT). Vendredi dernier, en effet, entre 50 et 80 % des praticiens hospitaliers (PH) - 100 % dans certains services - ont fait grève, et ont travaillé sur assignation, en répondant ainsi à l'appel commun de leurs intersyndicats (CHG, INPH, CMH et SNAM).
Les urgentistes des services d'urgence - certains sont en grève illimitée depuis plus d'une semaine - des SAMU et des SMUR ont participé au mouvement, tout comme les praticiens adjoints contractuels (PAC). Selon les syndicats, 60 % des médecins étaient en grève à Brest, 70 % à Nancy, 71 % à Calais, 38 % à Montreuil, 88 % à Rennes, 75 % à Nîmes, 70 % à Besançon. « De mémoire de médecin, on n'a jamais vu à l'hôpital une mobilisation pareille ! », commente le Dr Rachel Bocher, présidente de l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers).
Le gouvernement a eu beau envoyer, la veille de la grève, aux organisations de PH un document rassurant, précisant quelques-unes de ses intentions, rien n'y a fait. Les dernières propositions des pouvoirs publics ont même réussi à attiser la colère de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), qui a d'ores et déjà déposé un nouveau préavis de grève pour vendredi prochain, 19 octobre.
Que dit le gouvernement ? D'abord que tous les médecins de l'hôpital public passeront aux 35 heures. Non seulement les PH, mais aussi « les praticiens contractuels, les praticiens adjoints contractuels et les assistants ». Le ministère insiste sur un sujet qui constitue une grande crainte pour les syndicats et en particulier pour la CHG : la limite à 48 heures du temps de travail hebdomadaire. Ces 48 heures sont « un plafond, explique-t-il, et en aucun cas une durée moyenne ou une durée légale ».
Même démarche pour le compte épargne temps : les pouvoirs publics garantissent « un maximum de souplesse », acceptent que les médecins épargnent leurs jours de RTT sous forme de semaine, de mois, de trimestre, « en une ou plusieurs fois dans l'année, ou en une seule fois en fin de période, sous la forme d'une année de congés rémunérés ». L'indemnité de sujétion que toucheraient les médecins en activité la nuit, le week-end ou les jours fériés est enfin fixée à 250 euros (soit près de 1 640 F).
Pas totalement convaincus par des propositions qu'ils jugent tour à tour « imprécises » et « insuffisantes », les syndicats décideront aujourd'hui, au vu de ce qu'ils obtiendront au ministère, de rejoindre la CHG en appelant une nouvelle fois les médecins à la grève le 19.
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