La formule vient d'outre-Atlantique. Mettre le bar d'un grand hôtel au service du jazz, du blues, du swing, de la soul, du funk, etc., bref, de la musique vivante et conviviale. Loin des clubs de jazz en sous-sol, étroits et enfumés. A Paris, l'idée a germé dans la tête de Moustache, de son vrai nom François Galepides (1929-1987).
Au début des années 1970, à la recherche d'un club où il pourrait à la fois assurer la programmation et montrer ses talents multiples, l'artiste pousse la porte du Bar Patio du tout récent hôtel Méridien Etoile, Paris, où un pianiste « de bar » assume une musique d'ambiance. La direction convaincue, Moustache invite ses amis et ses copains d'abord (Georges Brassens, André Pousse, Carlos, etc.), pour faire la fête au jazz. Viendront ensuite les jazzmen américains - Milt Buckner, Dizzy Gillespie, Cab Calloway, Buddy Tate et tant d'autres - et, en 1984, le Bar Patio devient le Jazz Club Lionel Hampton, avec l'assentiment du vibraphoniste et parrain, qui se produira à de nombreuses reprises dans « son » club.
Trois ans plus tard, Moustache range ses baguettes, et c'est Viviane Sicnasi, actuellement directrice de la programmation du Nice Jazz Festival, qui reprendra le flambeau. Dee Dee Bridgewater et Diana Krall feront leurs premières armes de divas au Jazz Club, qui sera entièrement rénové en 2000.
Cette année-là, le tandem Didier Tricard/Jean-Pierre Vignola (ce dernier collabore à la programmation du festival Jazz à Vienne, en Isère) prend les rennes, orientant les soirées vers un style de musique festif. Ike Turner, « Mr. Tina », fait son come-back en 2002, le club s'ouvre aux grands orchestres tous les lundis et le blues - avec notamment Mighty Mo Rodgers, Joe Louis Walker et Big James Montgomery - s'impose à côté du jazz du Count Basie Orchestra, de Rhoda Scott et de Claude Bolling.
Pour fêter dignement ses trente ans, le Jazz Club a inscrit à son programme le Claude Bolling Big Band, le vibraphoniste Dany Doriz, le Detroit Blues Revue ou encore le Soul Circus (en hommage à James Brown, Otis Redding ou Wilson Pickett). Et une soirée « Jazz & Cinéma » (20 novembre) consacrée au père fondateur, Moustache. Musiques, maestro.
Jazz Club Lionel- ampton (01.40.68.30.42), Méridien Etoile, Paris, du 9 au 20 novembre, 22 h 30.
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