Le nombre hebdomadaire de cas estimés de grippe H1N1 en France métropolitaine est monté à environ 5000 la semaine dernière, contre 4500 la selainbe précédente. "La circulation du virus est avérée", estime l'InVS mercredi dans son bulletin grippe hebdomadaire, portant sur la semaine du 24 au 30 août. Après la révélation la semaine dernière d’informations inquiétantes sur le taux de mortalité 100 fois supérieur de la nouvelle grippe par détresse respiratoire aigue, les nouvelles sont un peu moins alarmistes cette semaine.
Le vaccin mi octobre
D’abord, parce que la ministre de la santé Roselyne Bachelot se veut rassurante concernant la disponibilité des vaccins en France. Elle a en effet estimé le 2 septembre sur LCI que l'on était "à peu près dans les temps" pour la mise sur le marché du vaccin contre la grippe H1N1, prévue pour la mi-octobre. Et que les procédures allaient "à très bon rythme". Affirmant qu'il n'avait "jamais été envisagé" d'en disposer avant la mi-octobre, elle a souligné que "la vaccination restera toujours d'actualité même si nous enregistrions un pic épidémique consécutif à la rentrée". Sur ce sujet, le comité technique des vaccinations devait être saisi mercredi et le Haut conseil de santé publique donnera son avis le 7 septembre pour la définition des publics prioritaires. Parmi ces derniers, Roselyne Bachelot a de nouveau cité les publics "en contact avec les malades", au premier chef les personnels de santé, et peut-être "les personnels de police et de sécurité".
Une injection pourrait suffire
La deuxième bonne nouvelle de la semaine est de nature industrielle: le vaccin contre la grippe H1N1, actuellement développé par Novartis, a montré une "forte" réponse immunitaire lors d'études cliniques, a indiqué jeudi le groupe. La première étude de ce genre, menée par le laboratoire helvétique, a démontré une "forte réponse immunitaire, potentiellement protectrice" dans 80% des cas après l'injection d'une seule dose, et dans plus de 90% des cas après deux doses, a précisé Novartis dans un communiqué.L'étude clinique a été menée auprès de 100 personnes, âgées entre 18 et 50 ans, à l'hôpital universitaire de Leicester (centre du Royaume-Uni) avec un vaccin développé par culture cellulaire. De fait, la course au vaccin a été relancée par le laboratoire Chinois Sinovac qui vient de mettre au point un vaccin unidose, efficace dès la première injection. Une mise au point saluée le 3 septembre par l’OMS.
Un virus dominant, mais pas mutant
Enfin, troisième bonne nouvelle: de nature de nature scientifique. Le virus H1N1 responsable de la pandémie de grippe porcine ne devrait pas muter et ne devrait donc pas devenir plus virulent cette saison, selon une étude sur des animaux montrant que ce nouveau pathogène ne se combine pas avec les autres souches de la grippe saisonnière. Utilisant des furets infectés par trois différents virus de la grippe, des chercheurs ont observé que le virus H1N1 ne se combinait pas avec les deux autres souches virales de la grippe saisonnière 2009 pour former un super-virus, selon cette étude publiée le 1er septembre. Le virus H1N1 s'est au contraire imposé, écartant les autres, en se reproduisant dans le corps des furets en moyenne deux fois plus rapidement, précisent les auteurs de cette étude de l'Université du Maryland (est) parue dans PLOS Currents.
"Le virus H1N1 de la pandémie de grippe porcine prend clairement le dessus sur les deux autres principales souches de la grippe saisonnière 2009 et a toutes les caractéristiques d'un pathogène totalement adapté à l'organisme humain", observe le virologue Daniel Perez, directeur du programme agricole de prévention et de contrôle de la grippe aviaire basé à l'Université du Maryland, et principal auteur de ces travaux. "Les résultats de cette étude laissent penser que le virus H1N1 de la grippe domine les virus de la grippe saisonnière et pourrait également être plus contagieux", a relevé le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) qui a financé cette recherche. "Ces nouvelles données, bien que préliminaires, montrent la nécessité d'une vaccination contre la grippe saisonnière et la grippe porcine cet automne et cet hiver", a-t-il toutefois estimé.
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