L’année 2013 a-t-elle été une année perdue pour l’hôpital public ?
Nous avons rappelé lors de l’inauguration du Salon de la santé et de l’autonomie un certain nombre de déceptions, voire de désillusions suite aux premières décisions du gouvernement. Des promesses affichées à la réalité, le fossé est important. Sur tous les grands dossiers, financement des établissements, évolution de l’organisation du système de soins inscrite dans le pacte de confiance puis dans la Stratégie nationale de santé nous sommes aujourd’hui en attente de décisions. En 2012 et 2013, les rapports, les constats des constats se sont empilés. En 2014, le gouvernement doit passer aux actes. S’ajoute le poids croissant de l’administration, d’un certain bureaucratisme sur le fonctionnement au quotidien des hôpitaux. Des mesures concrètes doivent être prises afin d’aider au pilotage des établissements, à l’allégement des procédures, au renforcement des responsabilités des acteurs locaux
Les investissements hospitaliers sont désormais sous contrôle.
Ils ont été repris en main par Bercy. Bernard Cazeneuve est bien le ministre des investissements hospitaliers. Sur l’affaire des emprunts toxiques, alors que Marisol Touraine avait soutenu notre demande afin que les hôpitaux bénéficient du fonds d’accompagnement mis en place par l’Etat, in fine Bercy a tranché. Et a décidé d’oublier les hôpitaux. Les hôpitaux sont donc écartés du fonds de compensation réservé aux seules collectivités locales. En revanche, le Conseil constitutionnel a censuré l’interdiction faite aux hôpitaux d’attaquer les banques devant les tribunaux.
Comment expliquez-vous l’immobilisme actuel ?
Il y a une difficulté à décider, à trancher. Faut-il invoquer la situation des finances publiques et la nécessaire maîtrise des déficits ? Nous attendons qu’un horizon soit dessiné, même si les temps sont durs, afin de concrétiser des engagements bloqués. Les personnels hospitaliers ont l’arme au pied. Ils sont persuadés de la nécessité d’un certain nombre d’ajustements. De nombreux chantiers ont été ouverts. Mais le temps passe. Et l’on ne voit rien de tangible.
Faut-il s’attendre pour 2013 au retour d’un déficit dans les hôpitaux publics ?
C’est à ce jour une estimation. Le déficit hospitalier devrait approcher le seuil des 400 millions d’euros. On reviendrait au niveau observé en 2011. Le bénéfice en 2012 serait ainsi effacé. Dans le même temps, l’activité se tasse et s’établit en deçà des prévisions.
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