La grippe porcine continuait en fin de semaine sa lente progression dans le monde, avec 13.398 personnes contaminées dans 49 pays et 95 morts, selon le dernier bilan publié mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En 24 heures, 444 nouveaux cas de grippe porcine ont été officiellement répertoriés, dont 367 pour le seul Mexique où trois nouveaux décès ont été dénombrés. Les autres plus fortes progressions de cas recensés ont été observées en Australie (+ 20), en Argentine (+ 14), au Chili (+ 12) et au Japon (+ 10). Barhein et Singapour entrent dans la liste des pays affectés par la maladie avec un cas chacun. Quatre patients à Taïwan sont décomptés dans le total des cas. Le numéro deux de l'OMS, le Dr Keiji Fukuda, a déclaré mardi soir s'attendre à ce que le virus « continue de se propager et s'installe dans beaucoup d'autres pays dans différentes régions du monde ». « A ce moment là, je pense qu'il serait juste d'appeler cela une pandémie », a-t-il ajouté.
L'OMS avait prévenu la semaine dernière que les statistiques devenaient « moins pertinentes» car certains des pays les plus touchés, dont les Etats-Unis, ont renoncé à comptabiliser la totalité des contaminations. Ces derniers ont donc renoncé à comptabiliser la totalité des cas de contamination, ces chiffres n'ayant plus guère de signification, a reconnu vendredi à Genève le numéro deux de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Les chiffres eux-mêmes sont devenus de moins en moins pertinents (...) Ils vont de moins moins refléter ce qui se passe réellement », a déclaré à la presse le Dr Keiji Fukuda, directeur général adjoint de l'OMS.
Keiji Fakuda a expliqué que certains pays évitaient de comptabiliser chaque cas individuel de virus A (H1N1) afin de ne pas gaspiller inutilement les ressources des laboratoires. Selon l'état d'avancement de l'épidémie de grippe porcine, certains pays vont se concentrer sur la surveillance de la propagation de la maladie, de tout changement survenant dans les symptômes et sur leur gravité, a ajouté M. Fukuda. L'OMS estime toutefois que le virus A(H1N1) va continuer à se propager à la fois dans les pays déjà touchés et dans ceux qui ne le sont pas encore, et maintient son niveau 5 d'alerte qui signifie qu'une pandémie est « imminente ».
Dans ce contexte, une Américaine de 54 ans atteinte par la grippe porcine A(H1N1) a été hospitalisée vendredi à Caen, où elle préparait le 65e anniversaire du Débarquement le 6 juin, et onze personnes de son entourage ont reçu un traitement préventif, a indiqué vendredi le préfet. Ce cas «banal» de grippe A(H1N1) -le 24 ème en France- n'aura «évidemment aucune conséquence» sur les cérémonies du 6 juin auxquelles doit notamment participer le président américain Barack Obama, a précisé le préfet. « La malade qui était arrivée en France lundi va rester en observation au CHU pendant six à sept jours. Onze personnes qui ont été en contact étroit avec elle ont reçu un traitement préventif hier soir et sont confinées dans leurs chambres d'hôtel pour 24 heures», a encore indiqué le préfet de Basse-Normandie, Christian Leyrit. Deux spécialistes de l'Institut de veille sanitaire (InVS) vont poursuivre l'enquête pour s'assurer qu'aucune autre personne n'a été en contact étroit avec la malade en dehors des onze personnes déjà traitées préventivement.
Pour sa part, le gouvernement américain a passé une première commande de vaccins contre le nouveau virus de la grippe porcine au groupe pharmaceutique Sanofi-Pasteur, pour un montant de 190 millions de dollars (136 M EUR), a annoncé lundi le laboratoire. « Au-delà de cette commande, la société est en discussion avec d’autres gouvernements envisageant l’acquisition de vaccins A(H1N1) », a également indiqué Sanofi-Pasteur, division vaccins du groupe Sanofi-Aventis. L'OMS qui espère que les laboratoires pharmaceutiques seront capables de produire le vaccin d'ici « fin juin-début juillet ».
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